Dis-moi où tu vis, je te dirai combien tu gagnes.

Ainsi, le mineur de Fermont a toutes les chances de faire un bon parti pour la petite dernière, financièrement parlant du moins. Si le nord du Québec est trop exotique à son goût, il y a aussi le jeune professionnel de Boisbriand qui s'en sort plutôt bien.

Des données publiées récemment par l'Institut de la statistique du Québec viennent chiffrer les salaires des travailleurs selon la municipalité régionale de comté (MRC) où ils résident.

Dans ce palmarès, la municipalité régionale de comté de Caniapiscau (qui regroupe les municipalités de Fermont et Schefferville) arrive loin devant, avec un salaire d'emploi de 71 761$ en 2008, soit 27 585$ de plus que le revenu d'emploi moyen des Québécois.

C'est aussi plus du double de la MRC des Basques, dans le Bas-Saint-Laurent, la plus pauvre de toutes.

La MRC Thérèse-De Blainville arrive au deuxième rang des plus riches (voir le tableau en page 4).

Pour les hommes de Caniapiscau, le salaire moyen atteint même 92 798$, comparativement à 39 749$ pour les femmes. Le froid du Nord est décidément plus payant pour certains que pour certaines.

À Fermont, la ville boume, elle qui profite de la construction d'une deuxième mine sur son territoire. «On manque de logement, explique Mireille Arsenault, administratrice à la ville. Si vous venez travailler ici et que ce n'est pas pour la mine (qui fournit le logement), apportez votre tente!»

La ville, de 2800 résidants permanents, a vu la valeur de ses maisons doubler depuis «maximum trois ans», dit-elle encore.

Thérèse-De Blainville

À Boisbriand, la décoratrice Luce Thibault n'a pas vu passer la récession. «Oui, j'ai beaucoup de clients, j'en mène 20 de front en ce moment», dit la propriétaire de Décoration conseil inc.

Il faut dire que ses clients potentiels sont, selon les données de l'ISQ, les plus riches dans le sud du Québec, avec un salaire moyen de 53 820$.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces emplois payants ne se trouvent pas en majorité à Montréal, loin de là. En fait, selon des données de la Communauté métropolitaine de Montréal, à peine un employé sur trois de la MRC Thérèse-De Blainville vient travailler dans l'île, comparativement à 42,5% qui bossent dans la banlieue nord et 18,3% à Laval.

Les pauvres

Les régions où le revenu d'emploi est le moins élevé se trouvent pour plusieurs le long de la frontière avec les États-Unis ou le Nouveau-Brunswick et autour de la région de Mont-Laurier.

Dans les régions les moins payantes, l'écart homme-femme joue aussi. La MRC où le salaire féminin est le moins élevé est Les Etchemins (24 027$). Pour les hommes, c'est en Haute-Gaspésie où les employeurs sont les plus chiches. Ils leur versent en moyenne 33 872$... à peine un peu plus du tiers qu'à Caniapiscau.

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