Suncor Energie (T.SU) a publié vendredi ses premiers résultats trimestriels depuis sa fusion le 1er août dernier avec Petro-Canada, faisant état de profits frôlant le milliard de dollars.

Le géant de l'industrie pétrolière et gazière établi à Calgary fait état d'un bénéfice net de 929 millions de dollars, ou 74 cents par action ordinaire, pour son troisième trimestre terminé le 30 septembre dernier, contre 815 millions, ou 86 cents par action ordinaire, au troisième trimestre de 2008.

Pour ce qui est de ses revenus, Suncor a inscrit le montant de 8,44 milliards pour son dernier trimestre complété, en baisse par rapport à celui de 8,51 milliards $ inscrit pour la même période de 2008.

L'entreprise a précisé que les montants pour la période de trois mois terminée le 30 septembre 2009 reflètent les résultats de la société Suncor post-fusion à compter du 1er août 2009 et les résultats de l'ancienne société Suncor du 1er janvier au 31 juillet 2009 seulement. Les montants comparables de 2008 reflètent uniquement les résultats de l'ancienne société Suncor.

A la suite de la fusion avec Petro-Canada le 1er août dernier, Suncor est devenue la plus importante société d'énergie du Canada et la cinquième société d'énergie établie en Amérique du Nord selon la capitalisation boursière.

La société dit travailler actuellement à améliorer l'efficience de ses activités d'exploitation et d'investissement, ce qui devrait se traduire par des synergies sur le plan des dépenses en immobilisations et des charges d'exploitation.

«Nous avons aussi entrepris le processus d'examen de tous les projets d'immobilisations en vue d'affecter les dépenses d'investissement aux projets qui présentent les meilleures possibilités de rapporter des flux de trésoreries à court terme, qui ont le rendement du capital prévu le plus élevé et qui comportent les risques les plus faibles», précise le communiqué de presse accompagnant les résultats financiers.

Le chef de la direction de l'entreprise, Rick George, a ajouté que Suncor veut revenir à ses origines en se concentrant plus fortement sur l'exploitation des sables bitumineux. Les activités nord-américaines de gaz naturel, les petites participations dans la mer du Nord, les activités de gaz naturel à Trinidad et Tobago et d'autres pourraient donc toutes être mises en vente.

Ces désinvestissements réduiront la production d'environ 10%, mais ce recul sera rapidement comblé par le lancement de nouveaux projets d'exploitation des sables bitumineux, selon ce qu'a expliqué M. George lors d'une conférence téléphonique pour discuter des résultats trimestriels de la compagnie.

«Les sables bitumineux sont au coeur même des activités de cette compagnie, a-t-il lancé. C'est le domaine dans lequel nous allons compétitionner mondialement.»

Suncor prévoit aussi conserver sa participation de 12% dans Syncrude Canada, la plus importante exploitation mondiale de sables bitumineux, qui appartenait à l'origine à Petro-Canada. Le géant américain ConocoPhillips a récemment annoncé qu'il compte vendre sa participation de 9% dans ce projet, alors qu'il cherche à se dessaisir d'actifs ayant une valeur totale de 10 milliards de dollars US.

Plusieurs analystes s'attendent aussi à voir Suncor se départir de ses activités en Syrie et en Lybie. M. George compte visiter la Lybie prochainement pour examiner la situation sur le terrain, mais il a laissé entendre que la compagnie compte conserver ses opérations syriennes.

Elle n'aurait pas non plus l'intention de vendre l'ancienne raffinerie de Petro-Canada, près de Montréal.