Les prix du pétrole ont nettement progressé mardi à New York, l'ensemble des matières premières se renchérissant dans le sillage de l'or qui s'est propulsé à des sommets historiques.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 79,60$, en hausse de 1,47$ par rapport à la clôture de lundi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,56 dollar à 78,11$.

«Le pétrole baissait ce (mardi) matin, et tout d'un coup l'or est parti en flèche, et alors le pétrole a lui aussi décollé», a observé Ellis Eckland, analyste indépendant.

«Le pétrole suit l'or en tant qu'actif physique, a-t-il expliqué. Ce que je suspecte, c'est qu'une banque centrale a injecté des liquidités sur le marché», ce qui a profité surtout aux matières premières, qui constituent «d'autres formes de monnaies, surtout l'or».

Les craintes d'inflation, alimentées par les injections massives de liquidités effectuées par les banques centrales face à la crise, poussent en effet les investisseurs à placer leur capital dans les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leurs avoirs.

Les prix de l'or ont touché de nouveaux records mardi, l'once dépassant les 1080$ pour la première fois de son histoire au lendemain de l'annonce du Fonds monétaire international (FMI) d'une vente de 200 tonnes du métal jaune à l'Inde.

«L'or et le pétrole évoluent dans la même direction ces derniers temps, a approuvé Adam Sieminski, de la Deutsche Bank. Les fondamentaux traditionnels, comme le rapport entre l'offre et la demande, s'améliorent un peu mais probablement pas assez pour expliquer les variations quotidiennes, qui découlent plus de facteurs techniques.»

«Le marché semble aimer la fourchette comprise entre 75$ et 85$», a-t-il relevé.

En début de séance, les cours avaient été pénalisés par un renforcement du dollar, qui influe sur le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et sert de refuge tangible quand la monnaie américaine se déprécie.

Les opérateurs obtiendront mercredi de nouvelles informations sur l'état de la consommation d'or noir aux États-Unis avec la publication des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) sur l'évolution des réserves pétrolières du pays.

Signe de la faiblesse persistante du marché physique, les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent sur une progression des stocks de brut la semaine dernière, de 1,8 million de barils, ainsi qu'une montée des réserves d'essence, de 500 000 barils. Ils estiment que les stocks de distillats ne devraient pas avoir changé.

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