Québec pourrait songer à acquérir une participation dans AbitibiBowater si le fabricant de papier journal en faillite et ses syndicats parviennent à un accord pour réduire les coûts de production de la société, a indiqué hier Clément Gignac, ministre du Développement du Québec.

S'adressant à des reporters à Montréal, M. Gignac a précisé que le gouvernement provincial avait formé un groupe comprenant des représentants syndicaux et de l'industrie papetière pour trouver des moyens de réduire les coûts salariaux et de matière première dans les usines du Québec. AbitibiBowater est sous la protection des lois sur les faillites au Canada et aux États-Unis depuis avril dernier.

«Avant que le gouvernement devienne un actionnaire d'AbitibiBowater, tous les partenaires devront faire des sacrifices qui nous permettront d'abaisser les coûts de production dans les usines québécoises, a dit le ministre. Cela signifie les coûts de la fibre et les coûts de main-d'oeuvre.»

Québec n'investira pas dans AbitibiBowater tant que la société ne sera pas en mesure de présenter un «modèle d'affaire rentable», a ajouté M. Gignac.

AbitibiBowater et 31 filiales ont réclamé la protection de la loi contre les créanciers le 16 avril dernier après que ses prêteurs eurent refusé un projet de restructuration de la dette de la société. Dans des documents présentés aux autorités américaines, l'entreprise a précisé qu'elle avait des actifs de 9,9 milliards US et des dettes de 8,78 milliardsUS au 30 septembre 2008.

Par ailleurs, John W. Weaver, ancien dirigeant d'Abitibi-Consolidated à la retraite, quitte le conseil d'administration d'AbitibiBowater, a-t-on appris hier. Dans un communiqué, AbitibiBowater a annoncé que des raisons personnelles ont motivé cette démission qui est entrée en vigueur le 31 octobre dernier.