Le géant pétrolier britannique BP a vu ses bénéfices chuter au troisième trimestre, en dépit d'une nette progression de sa production d'hydrocarbures, mais a tout de même satisfait les investisseurs et les analystes en dépassant leurs attentes et en accélérant ses économies.

Le groupe a précisé, dans un communiqué publié mardi, que son bénéfice net part du groupe avait chuté de 34% sur le trimestre écoulé, à 5,336 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires total en baisse de 37% à 67,9 milliards.

Le bénéfice net hors effets de stocks a reculé encore plus fortement sur la même période, s'effondrant de 50% à 4,981 milliards.

La production de pétrole et de gaz a pourtant progressé de 6,9%, à 3,917 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j).

Cette progression s'explique notamment par «l'absence de cyclones» qui auraient pu perturber la production des installations pétrolières dans le Golfe du Mexique, comme c'est généralement le cas entre juillet et septembre, a expliqué le groupe.

Mais les bénéfices de la branche exploration et production ont souffert de la chute des cours du pétrole brut par rapport à l'an dernier (bien que ceux-ci se soient redressés ces dernier mois), de même que la branche raffinage a subi l'impact d'un «environnement affaibli, avec des marges mondiales deux fois moindres qu'au troisième trimestre 2008».

La marge de raffinage a en effet chuté à 3,42$ par baril en moyenne, contre 8,03$ un an plus tôt.

Les cours du pétrole avaient atteint des records historiques en juillet 2008, à près de 150$ le baril, et évoluent en ce moment autour de 80$.

Ces résultats sont néanmoins ressortis nettement supérieurs aux attentes, et ont donc fait bondir le cours du groupe de 4,81% à 594,40 pence mardi, dans un marché en hausse de 0,18% seulement.

Le patron de BP, Tony Hayward, a estimé dans un message adressé à ses employés que ces résultats témoignaient des efforts du groupe pour augmenter sa production, et du plan de restructuration qu'il a lancé il y a deux ans, lors de son arrivée à la tête du géant pétrolier.

«Ils démontrent que même dans les conditions difficiles qui règnent en ce moment sur nombre de nos marchés, nous sommes en mesure de continuer à remplir notre engagement d'investir dans la croissance, tout en respectant nos engagements vis-à-vis de nos actionnaires», comme l'illustre le dividende trimestriel, maintenu à 14 cents comme l'an dernier.

Peter Hutton, analyste chez NCB, a quant à lui jugé les performances du groupe «à couper le souffle», expliquant que le bénéfice ajusté était nettement supérieur à la moyenne des attentes. Selon lui, cette performance s'explique en partie par un taux d'imposition en net recul mais témoigne avant tout de la grande maîtrise des coûts.

À ce propos, l'analyste a salué l'annonce que BP comptait réduire ses coûts de 4 milliards de dollars sur l'ensemble de 2009. Ils sont déjà en baisse de 3 milliards sur les neuf premiers mois de l'année. Le groupe tablait jusqu'ici sur des économies de 3 milliards pour l'ensemble de l'année.

De son côté, Alan Sinclair, de Seymour Pierce, a maitenu sa recommandation sur le groupe à «acheter», soulignant que ces résultats avaient de quoi apaiser les craintes récurrentes d'une baisse des dividendes.