Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, a affirmé lundi qu'il lutterait contre toute tentative d'Hydro-Québec de prendre le contrôle d'actifs clés d'Energie Nouveau-Brunswick.

Les informations qui circulent à cet effet depuis quelques jours ne devraient pas être une source de préoccupation pour les Néo-Brunswickois seulement, mais pour tous les Canadiens, a-t-il indiqué.

«Si ça ne semble pas être une bonne chose pour les gens du Canada atlantique, les gens de Terre-Neuve-et-Labrador, les gens du pays, nous étudierons certainement la possibilité de nous adresser au Bureau de la concurrence avec une plainte anticoncurrence», a déclaré M. Williams à des journalistes.

«Et s'il y a un autre recours juridique à envisager, nous sommes prêts à le faire», a ajouté le premier ministre.

Des médias ont rapporté qu'une entente de 10 milliards $ serait en préparation. En vertu de cet accord, Hydro-Québec achèterait des actifs du service public d'électricité du Nouveau-Brunswick, dont la dette s'élevait à tout près de 3,5 milliards $ au 31 mars 2008.

Bien que controversée, une telle acquisition accorderait au Québec une voie d'accès cruciale aux marchés américains de l'électricité.

M. Williams se bat depuis longtemps avec le Québec au sujet du contrat de 1969 sur l'exploitation du potentiel hydroélectrique des chutes Churchill - une entente qui, selon lui, a valu 19 milliards $ de profits au Québec, mais seulement environ 1 milliard $ à Terre-Neuve-et-Labrador.

M. Williams a également accusé Hydro-Québec de vouloir saboter ses plans pour développer le projet hydroélectrique du cours inférieur du fleuve Churchill et vendre l'énergie de ce projet aux Etats-Unis.

«Ils veulent s'assurer que Terre-Neuve-et-Labrador fasse ce qu'elle a fait par le passé: (...) leur donner notre énergie à des taux ridiculement peu élevés pour qu'ils la revendent à des taux exorbitants et empochent tous les profits», a-t-il dit.