Si le commerce international se redresse, l'Opep devra se préparer à relever son niveau de production «de façon rapide et déterminée» pour empêcher que les cours du brut ne flambent à près de 150$ comme en 2008, a prévenu lundi le cabinet CGES dans son rapport mensuel.

«Alors que les prix du pétrole ont récemment accéléré leur envolée et s'approchent dorénavant du seuil de 80$ le baril, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se trouve confrontée à un dilemme», estiment les analystes de ce cabinet londonien fondé par un ancien ministre saoudien du Pétrole, cheikh Ahmed Zaki Yamani.

«Actuellement, les prix semblent à l'équilibre, entre les pressions à la hausse, fondées sur les signes de reprise dans les pays émergents, et les pressions à la baisse exercées par les stocks énormes de pétrole, notamment sous la forme de distillats», explicitent-ils.

Les cours du brut cotent en effet actuellement près de 75$, le seuil de prix souhaité par l'Opep.

Cet équilibre précaire devrait toutefois être rompu à un moment ou un autre, «bien que la date et la direction de ce changement reste de l'ordre des suppositions», ajoutent-ils.

Pour le cabinet, l'Opep doit se préparer à agir de façon rapide dans tous les cas, que l'on assiste à une rechute de l'économie ou au contraire à une reprise vigoureuse.

«Si le monde vit une récession en W, comme certains le craignent, l'Opep devra agir de façon décisive pour enrayer l'actuel excès de production par rapport à ses quotas, sans quoi elle sera confrontée à la perspective d'une rechute des prix aux niveaux de la fin de l'année dernière», jugent-ils.

En décembre dernier, les cours du brut s'étaient effondrés jusqu'à 32,40$ le baril, sous le coup d'une brutale chute de la demande et de la crise financière.

Au contraire, «si l'économie se redresse comme la Banque mondiale semble le penser et, point crucial, si le commerce international se redresse dans le même temps, l'Opep devra agir de façon rapide et décisive pour augmenter de nouveau sa production, afin d'éviter une répétition nuisible de l'envolée des prix à plus de 150$ observée l'an dernier», concluent-ils.

«Dans tous les cas, l'Opep devra prendre des mesures fortes et transparentes, au bon moment», concluent-ils.