Les prix du baril de pétrole ont bondi au delà de 77$ jeudi à New York, la chute des stocks d'essence aux États-Unis apaisant les craintes du marché quant à l'excès actuel de l'offre.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 77,58$, en hausse de 2,40$ par rapport à la clôture de mercredi. Il s'agit de son niveau de clôture le plus élevé depuis le 14 octobre 2008.

Le baril de brut texan, qui avait déjà pris plus d'un dollar la veille, a décollé après la diffusion des statistiques hebdomadaires sur les réserves pétrolières américaines.

«Malgré une situation de la demande qui reste mitigée, la chute de l'offre contribue à faire baisser les stocks américains», ont résumé les analystes de Morgan Stanley.

Si les réserves de brut ont augmenté de 400 000 barils, un peu moins qu'attendu, celles d'essence ont plongé de 5,2 millions de barils, à la surprise des analystes du secteur qui tablaient sur une hausse.

Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage)  ont en outre baissé plus que prévu, de 1,1 million de barils.

«On a une très forte chute de l'offre, cela soulage les inquiétudes sur les capacités de stockage, qui pèsent sur le marché, a expliqué Antoine Halff, de Newedge Group. Cela reporte dans le temps la crainte de manquer de place.»

Mais «la toile de fond reste la même, l'offre est abondante et la demande faible», a-t-il nuancé, estimant que les cours devraient rencontrer une résistance proche.

Selon l'analyste, le marché pétrolier est resté aussi soutenu jeudi par «les inquiétudes relatives au dollar», tombé au plus bas depuis 14 mois face à l'euro, ce qui pousse les investisseurs à adopter «une stratégie de protection contre les fluctuations des monnaies» en plaçant leurs avoirs dans les matières premières.

«Le marché anticipe de l'inflation et un dollar qui reste faible, a renchéri Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Je ne vois aucune mesure prise par le gouvernement qui pourrait le renforcer.»

Après avoir évolué tout l'été entre 65 et 75$, le baril new-yorkais avait terminé mercredi au dessus de cette fourchette pour la première fois depuis un an.

Pour les analystes de Barclays Capital, «la transition vers une fourchette entre 70 et 80$ est imminente».