L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va, selon toute vraisemblance, maintenir ses quotas de production mercredi à Vienne, reflétant le regain d'optimisme des Etats membres sur l'évolution des prix du baril de brut comme sur la conjoncture internationale.

Mardi soir, le comité restreint de l'organisation a formellement recommandé de n'apporter «aucun changement» aux niveaux actuels de production du cartel.

Chef de file de l'organisation, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmia, avait auparavant donné le ton, décrivant un marché «très stable» et des prix «bons pour tout le monde». «Que voulez-vous d'autre» qu'un maintien de la production à son niveau actuel, a-t-il lancé.

Les autres ministres lui ont emboîté le pas, rejetant pour le moment toute baisse de la production qui pourrait faire grimper les prix du pétrole et étouffer une reprise balbutiante.

Les pays du cartel restent viscéralement attachés à un niveau «acceptable» du prix du baril -- vital pour leurs économies -- mais ils privilégient pour le moment un autre levier que la production: l'appel à un meilleur respect des quotas de production décidés l'an dernier.

Pour enrayer la vertigineuse chute du baril, tombé à 32 dollars en décembre, les pays du cartel s'étaient engagés à plafonner leur production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) -- soit un retrait massif de 4,2 mbj.

Le mécanisme a porté ses fruits et le baril avoisine aujourd'hui les 70 dollars mais la limitation de la production n'est actuellement respectée qu'à 68%.

La marge de progression est substantielle et l'enjeu majeur. Selon le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil, un respect plus scrupuleux des quotas permettrait de faire descendre les stocks de pétrole de leurs niveaux record et d'éviter un engorgement du marché, qui tire le baril à la baisse.

Le comité restreint de l'Opep a d'ailleurs appelé mardi soir à un «meilleur respect» des quotas, estimant qu'une application à 75% des limitations de production serait «bien».

La reprise tant attendue --et annoncée-- de l'économie mondiale ferait le reste en alimentant la demande mondiale de pétrole, selon le scénario optimiste brossé par certains ministres. 

Mais des zones d'ombre subsistent. Les Etats-Unis, premiers consommateurs d'or noir, restent en récession et la flambée du chômage à travers le globe et la perte de revenu des ménages pourraient notamment affaiblir la demande mondiale en carburant.