Les prix du pétrole ont encore accusé un fort recul mardi à New York, minés par la baisse des marchés boursiers et le renforcement de la monnaie américaine, qui rend le brut moins attractif.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 68,05$, en recul de 1,91$ par rapport à son cours de clôture de lundi.

Il avait déjà chuté de près de trois dollars la veille.

Après quelques hésitations à l'ouverture, les prix se sont orientés à la baisse en même temps que Wall Street.

«La baisse de la Bourse rend les opérateurs inquiets pour l'évolution future de la demande de pétrole», a expliqué le courtier indépendant Ellis Eckland.

Le recul de la place new-yorkaise, marqué en fin de séance, s'est accompagné d'une nette remontée de la monnaie américaine, qui prenait plus d'un cent face à l'euro, ce qui rend les matières premières libellées en dollar moins attractives pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Il y a des inquiétudes concernant la Chine», a ajouté M. Eckland.

La baisse des cours avait été initiée lundi par un plongeon de la Bourse de Shanghai (-6,7%), qui n'a rebondi que très modestement mardi (+0,6%).

«Les États-Unis et la Chine sont traditionnellement les deux locomotives de la demande», a relevé Antoine Halff, de Newedge Group. «Aux Etats-Unis, la demande est très faible à cause de la situation économique, et en Chine, où la demande avait été entretenue au premier semestre par la politique du gouvernement, elle semble maintenant être en doute», a-t-il ajouté.

Les opérateurs du marché pétrolier comptent beaucoup sur la Chine pour soutenir un rebond de la consommation mondiale d'or noir en 2010, après deux années de suite de contraction.

Selon M. Eckland, en outre, «certains s'attendent à des mauvais chiffres des stocks».

Les chiffres hebdomadaires sur l'évolution des réserves pétrolières américaines doivent être diffusés mercredi. Ils indiqueront si la demande reprend des couleurs aux États-Unis et si les stocks, qui sont dans certains terminaux au bord de la saturation, diminuent.