Les cours du pétrole dépassaient les 71 dollars vendredi en début d'échanges européens, stimulés par un fort rebond des Bourses la veille ainsi que par la poursuite des violences au Nigeria et des problèmes dans le raffinage aux États-Unis.

À 6h00 HAE, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 72 cents par rapport à la clôture de la veille, à 70,50 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE).

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en août prenait quant à lui 77 cents, à 71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après un pic à 71,29 dollars sur les échanges électroniques.

Au Nigeria, le principal groupe armé du sud pétrolifère, le Mend, a annoncé avoir lancé une nouvelle attaque dans la nuit de jeudi à vendredi contre une installation pétrolière de forage dans l'Etat du Delta.

Le président nigérian Umaru Yar'Adua a offert jeudi l'amnistie pour les groupes armés du sud pétrolifère du pays qui déposeront les armes, une offre rejetée par le Mend, qui multiplie au contraire les opérations depuis sa «guerre du pétrole» lancée le 7 juin.

Les analystes estiment que la production du Nigeria, un brut prisé pour sa faible teneur en soufre et sa légèreté, est tombée sous les 1,5 mbj, contre 1,8 mbj avant la vague d'attaques (le 7 juin), et 2,6 mbj il y a trois ans.

«Bien que les dégâts des dernières attaques n'aient pas encore été évalués, un porte-parole de Shell a affirmé que les problèmes précédents dont certains remontent au mois de mars, ont coûté à la compagnie 150.000 barils par jour. Chevron, qui a subi quatre attaques depuis la mi-mai, dit avoir perdu un peu plus de 100.000 barils par jour», précise Peter Hutton, analyste du cabinet NBC Energy.

Les prix du brut profitent également d'un retour de l'optimisme sur les marchés d'actions, utilisés par le marché pétrolier comme jauge des perspectives de demande, au lendemain d'une forte hausse de Wall Street.

«Le vigoureux rebond des marchés d'actions a restauré une partie de l'optimisme concernant la demande mondiale, qui s'est propagé aisément sur les marchés de l'énergie», a commenté Marius Paun, analyste chez ODL Securities.

Une perturbation possible de l'offre de raffinage aux Etats-Unis contribuait aussi à soutenir les prix du brut.

«Des problèmes dans la raffinerie d'Exxon Mobil, à Baytown (Texas), d'une capacité de 562.000 barils par jouront fait grimper les prix de l'essence», rapportaient les experts du cabinet JBC Energy.

Des analystes estiment toutefois que les prix du brut n'ont pas la capacité à grimper davantage, au vu de la fragilité persistante de la demande.

«Les prix devraient connaître une hausse limitée, car les prix élevés vont inciter les pays membres de l'Opep à tricher (dépasser leurs quotas pour engranger les bénéfices d'un pétrole plus cher, ndlr), tandis que les signes de croissance restent fragiles dans beaucoup d'économies», soulignait ainsi David Hart, du courtier Hanson Westhouse.