Les prix du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York, dans un marché hésitant qui pesait les conséquences de la hausse des prix de l'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 71,37$, en hausse de 34 cents par rapport à son cours de clôture de mercredi.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance août a gagné 21 cents à 71,06$.

L'évolution du marché a été très hésitante au cours de la séance américaine jusqu'aux dernières minutes d'échanges, qui ont vu les prix opter un peu plus franchement pour la hausse.

Dans la journée, les hésitations du dollar n'avaient pas aidé le marché à trouver une direction.

Après une remontée à plus de 73$ une semaine plus tôt suivie de trois séances de replis d'affilée, le marché du pétrole résistait.

Les statistiques économiques du jour étaient plutôt bonnes, notamment avec l'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture des prochains mois, qui a progressé plus que prévu en mai, de 1,2% par rapport au mois précédent.

Le marché a également salué une baisse du nombre de chômeurs indemnisés pour la première fois depuis le 3 janvier.

«Le marché n'est pas prêt à céder», a estimé Phil Flynn, d'Alaron Trading. Reflet de cet état d'esprit: le retournement des prix observé la veille après la publication des stocks hebdomadaires américains, a souligné l'analyste.

En baisse dans la matinée, les prix avaient finalement rebondi mercredi sous l'effet d'une chute des stocks de brut (-3,9 millions de barils) aux États-Unis et de la progression de Wall Street en fin de séance.

«Les partisans d'une baisse avaient une bonne occasion de prendre le contrôle du marché hier, mais ils ne l'ont pas emporté», a noté M. Flynn.

Une grande partie des gains enregistrés par les prix du pétrole récemment était liée à la succession d'indicateurs meilleurs que prévu, «mais désormais les investisseurs sont soupçonneux: plus les prix s'élèvent, plus les risques s'accroissent que cela repousse l'économie vers la baisse», a tout de même prévenu Mike Fitzpatrick, de MF Global.

Dans une note publiée jeudi, Jeffrey Currie, analyste vedette de la banque américaine Goldman Sachs, écrivait que «des risques de liquidation» existaient à court terme, mais disait s'attendre à ce que «le rapport offre-demande commence à s'améliorer au troisième trimestre 2009».

Annonce encourageante en terme de consommation énergétique, la Banque mondiale a relevé sa prévision de croissance 2009 pour la Chine de 6,5% à 7,2% sur un an, au vu des efforts massifs d'investissements entrepris par les pouvoirs publics.

Face à ces chiffres, le cabinet viennois JBC Energy s'attendait à ce que la demande de brut progresse de 1,3% (105 000 barils par jour) cette année, alors que l'Agence internationale de l'énergie a prévu un déclin de 0,4% de la consommation chinoise.

La Chine a assuré l'an dernier les trois quarts de la croissance de la demande mondiale d'énergie, selon l'étude annuelle publiée la semaine dernière par BP.

La situation du Nigeria, en proie à un regain de troubles depuis la semaine dernière, entretient en outre des craintes sur les approvisionnements en provenance d'Afrique.