Les prix du pétrole ont fini en baisse mardi à New York, le baril cédant 15 cents à 70,47 dollars après avoir bondi de plus de deux dollars plus tôt dans la journée, au cours d'une séance rythmée par les mouvements de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 70,47$, en recul de 15 cents par rapport à son cours de clôture de lundi.

Le baril, monté en début de séance à 72,77$, s'est replié jusqu'à 69,80$ vers la fin des échanges.

D'abord, «le marché a réagi à la baisse du dollar et à de bons indicateurs immobiliers américains, mais finalement des inquiétudes sur la demande, et sur le fait que le marché est remonté trop haut et trop vite» ont poussé les prix vers le bas, a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.

Les investisseurs s'interrogent sur la viabilité de la remontée fulgurante des cours de l'or noir, qui évoluent actuellement à leurs plus hauts niveaux depuis sept mois, et ont plus que doublé depuis leurs plus bas niveaux du mois de décembre. Ce rebond spectaculaire est intervenu alors que la demande mondiale reste en berne: elle devrait baisser en 2009 pour la deuxième année consécutive.

Les cours ont suivi les évolutions de la monnaie américaine, dont le recul rend plus attractives les matières premières pour les acheteurs munis d'autres devises.

La baisse du dollar, très marquée en matinée, s'est ensuite largement atténuée après la fin du sommet des pays émergents du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), qui n'a pas appelé directement à la création d'une nouvelle monnaie de référence pour les réserves mondiales, mais a demandé un système de devises «plus diversifié».

«Les investisseurs ont perdu leur confiance dans le dollar et cherchent une solution de rechange pour leurs investissements, comme le pétrole», a cependant prévenu Phil Flynn, d'Alaron Trading.

Autre facteur qui a pesé sur les cours en fin de séance, la Bourse de New York s'est installée dans le rouge, montrant la prudence des investisseurs quant aux perspectives de reprise économique.

Le marché était également poussé à la modération avant la publication mercredi des statistiques hebdomadaires du département américain à l'Énergie sur les stocks pétroliers du pays.

Les réserves de brut ont baissé bien plus que prévu la semaine dernière, et les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à un nouveau recul important, alors que les États-Unis ont réduit leurs importations récemment que les raffineries accélèrent la cadence à l'approche de l'été, période de forte consommation d'essence.

Le marché accorde par ailleurs une attention grandissante à la situation en Iran, deuxième producteur de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). La réélection du président Mahmoud Ahmadinejad a été suivie de troubles et de manifestations marquées par la mort de sept civils.