Les prix du pétrole ont terminé en repli vendredi, après une semaine de hausse, sous l'effet de prises de bénéfices encouragées par un raffermissement du dollar.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 72,04 dollars, en baisse de 64 cents par rapport à son cours de clôture de jeudi.

A Londres, sur l'InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 87 cents, à 70,92 dollars.

«Le marché est peut-être monté un peu vite et on observe des prises de bénéfices», a observé Bart Melek, de BMO Capital Markets.

Le baril était monté de cinq dollars en trois jours, pour atteindre jusqu'à 73,23 dollars en séance jeudi, son niveau le plus élevé depuis octobre. Le 1er mai, il valait encore autour de 50 dollars.

«Le mouvement peut s'expliquer quasiment entièrement par la hausse du dollar et par le repli du marché boursier», a indiqué de son côté Ellis Eckland, analyste indépendant. La hausse du billet vert renchérit les prix pour les investisseurs munis d'autres devises et affaiblit la confiance du marché dans l'évolution future de la demande.

La faiblesse de la monnaie américaine au printemps avait soutenu la remontée des cours du pétrole, tout comme la parution de plusieurs rapports indiquant une certaine amélioration du rapport entre l'offre et la demande.

L'Agence internationale de l'Energie a relevé jeudi de 120.000 barils par jour sa prévision de demande mondiale, bien qu'elle continue à envisager un déclin massif de la consommation en 2008 (de 2,5 millions de barils par jour).

Toutefois, vendredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a abaissé ses prévisions de demande de brut dans son rapport mensuel.

«L'un des rapports était trop pessimiste, l'autre trop optimiste, ils vont sûrement converger vers une vision plus similaire», a observé M. Melek.

L'Opep a tout de même jugé que «le pire semble passé» pour les marchés pétroliers.

Mais le rapport a également mis en lumière une hausse de la production de la part des membres du cartel en mai, s'écartant de ses quotas.

«C'est à cause du manque de cohésion (de l'Opep). Les prix élevés sont une grande motivation à tricher pour des pays comme le Venezuela», a expliqué M. Eckland.

«L'Opep s'inquiète que les prix ne redescendent. Parce que certains membres trichent, il se peut qu'ils doivent être plus sévères ou qu'ils doivent resserrer leurs quotas», a estimé l'analyste.

La tendance restait toutefois à la hausse pour le marché du pétrole.

«Pour les marchés dans l'ensemble, cela a été une semaine spectaculaire», a rappelé John Kilduff, de MF Global qui souligne le soutien d'éléments fondamentaux, et pas seulement de facteurs monétaires.

«La demande d'essence se stabilise en bas de la moyenne normale, et les réserves sont inférieures à la normale; l'Opep et les raffineurs mondiaux se suivent un régime de restriction de l'offre; et le nombre de plateformes pétrolières (en activité) en Amérique du Nord a chuté», a noté M. Kilduff.