Le gouvernement du Québec a franchi une étape importante en vue de l'exportation d'énergie hydroélectrique vers les États-Unis: la Régie de l'énergie américaine a autorisé, jeudi, le montage financier qui permettra la construction d'une ligne de transmission de 1200 mégawatts vers le New Hampshire.

Le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, en a fait l'annonce aussitôt, en signalant que la Federal Energy Regulatory Commission identifie dans sa décision l'hydroélectricité comme une énergie propre.

«C'est une décision extrêmement importante, c'est un premier pas vers la construction de cette ligne», s'est réjoui le ministre, qui rêve de signer un lucratif contrat d'approvisionnement d'énergie à long terme, de 20 à 25 ans, avec des États américains.

Hydro-Québec entreprendra maintenant des négociations avec ses partenaires américains dans le projet, Northeast Utilities et NSTAR, afin d'établir les modalités de construction de l'interconnexion.

Si tout se déroule comme prévu, Québec estime que la ligne de transmission, dont les coûts de réalisation ne sont pas connus, pourrait devenir opérationnelle en 2014.

Le ministre Béchard croit plus que jamais que le marché américain constitue une occasion d'affaires en or pour le Québec, qui dispose selon lui de 1000 à 1200 mégawatts lui permettant une offre d'exportation stable.

«Plus ça va aller, avec la croissance économique, les objectifs de réduction de gaz à effet de serre aux États-Unis et la reconnaissance de l'hydroélectricité comme une énergie propre, tout ça fait en sorte qu'il y a de la demande pour notre énergie», a soutenu le ministre, qui revient à peine d'une opération charme au Connecticut.

Devant les membres de la New England Annual Energy Conference en début de semaine, M. Béchard avait plaidé en faveur de l'énergie hydroélectrique en la présentant comme «propre et renouvelable».

Le ministre a aussi signalé son intention de poursuivre ses efforts de persuasion à Albany, capitale de l'État de New York, et à Washington au cours des prochaines semaines.

«Le gros défi qu'on avait, c'est qu'il faut l'amener, l'énergie. C'est bien beau avoir de la marge de manoeuvre, mais si on n'est pas capables de construire de ligne et de la rentrer aux États-Unis, on se retrouve dans un cul-de-sac», a lancé M. Béchard, insistant à nouveau sur l'importante étape franchie jeudi.

La réalisation de l'éventuelle ligne de transmission pourrait coïncider avec la mise en service de la première centrale du complexe de la Romaine, sur la Côte-Nord, dont les travaux de construction ont été lancés en grandes pompes la semaine dernière par le premier ministre Jean Charest et le ministre Béchard.