Les prix du pétrole ont fini en hausse jeudi à New York, le baril pour livraison en juin s'alignant sur la progression de Wall Street malgré les craintes sur la demande.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 58,62 dollars, en hausse de 60 cents par rapport à son cours de clôture de mercredi.

«Le pétrole a dû combler un fossé après un rebond important de la Bourse et le repli du dollar», a expliqué Ellis Eckland, analyste indépendant.

En fin de séance, la solide hausse affichée à Wall Street et le recul du dollar ont soutenu les achats d'or noir, a-t-il souligné, renversant la tendance.

Le marché avait en effet ouvert à la baisse, sur fond de craintes pour la demande avivées par deux facteurs.

Les statistiques du jour ont montré une augmentation des inscriptions au chômage, alimentées par les licenciements massifs dans l'industrie automobile, ainsi qu'une progression des prix à la production aux Etats-Unis. Soit des chiffres décevants pour l'emploi et une combinaison plaidant en faveur du scénario de «stagflation» (stagnation de la croissance et inflation), a souligné John Kilduff, de MF Global.

Mais surtout, l'Agence internationale de l'Energie a révisé à la baisse ses prévisions pour la demande mondiale de pétrole en 2009, s'attendant désormais à la plus forte chute annuelle depuis 1981 (-3%) en raison de la récession économique mondiale.

L'organisation internationale, qui représente les intérêts des pays industrialisés, estime que la demande d'or noir va atteindre 83,2 millions de barils par jour (mbj) sur l'année, soit une baisse de 2,6 mbj par rapport à 2008.

Ce rapport est venu s'ajouter à ceux de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de l'EIA, l'agence américaine d'information sur l'énergie, qui avaient déjà revu à la baisse leurs prévisions cette semaine.