La Cour supérieure a entendu jeudi une requête des syndiqués FTQ d'AbitibiBowater (T.ABH) voulant contraindre l'entreprise à respecter son engagement écrit de permettre à ses travailleurs de prendre une retraite hâtive à 57 ans, en vertu d'une clause qui doit entrer en vigueur vendredi, le 1er mai.

Comme AbitibiBowater s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers de compagnies, l'entreprise ne veut pas défrayer le coût de cette bonification prévue du régime de retraite.À elle seule, cette bonification qui permettrait la retraite sans pénalité à 57 ans plutôt qu'à 58 ans coûterait environ 68 millions de dollars, selon les chiffres cités par l'avocat d'AbitibiBowater.

La requête des syndicats en est une pour maintenir en vigueur la convention collective - donc le régime de retraite - jusqu'à ce que les parties en négocient une autre.

L'avocat de la partie syndicale a plaidé qu'AbitibiBowater ne pouvait décider unilatéralement de mettre fin à la bonification prévue au régime de retraite sans même négocier avec ses syndicats.

Selon les chiffres cités par l'avocat de l'entreprise, environ 200 travailleurs seraient ainsi privés d'une retraite à 57 ans qu'ils avaient planifiée.

Le juge Clément Gascon a fait savoir qu'il tenterait de rendre sa décision sur le banc dès vendredi matin, avant de poursuivre l'audition des autres requêtes touchant le dossier.