Talisman Energy (T.TLM) sort le calumet de paix. La société pétrolière de Calgary a conclu une entente avec deux groupes québécois d'investisseurs responsables qui militent pour le respect des peuples autochtones.

L'automne dernier, Bâtirente et le Regroupement pour la responsabilité sociale et l'équité (RRSE) voulaient soumettre une proposition d'actionnaires, au cours de l'assemblée annuelle de la société qui se déroulera aujourd'hui. Mais l'exercice de démocratie actionnariale ne sera pas nécessaire.

 

En décembre dernier, Talisman a ouvert un dialogue avec Bâtirente, qui gère 740 millions de dollars pour des membres de la CSN, et avec le RRSE, un groupe de communautés religieuses connu pour son opposition au projet de centrale au gaz du Suroît.

Leurs pourparlers ont abouti à une entente avec Talisman, au début de la semaine dernière. La société s'est engagée à publier un rapport sur la mise en oeuvre d'une politique visant à obtenir le consentement libre, préalable et éclairé (CLPÉ) des communautés autochtones, dans les pays où elle lance des projets.

«C'est vraiment un précédent. Talisman va dans la bonne direction et on est là pour les accompagner», a confié François Meloche, gestionnaire des risques extrafinanciers chez Bâtirente.

Le rapport sera préparé par Gare Smith, spécialiste américain de la responsabilité sociale et partenaire du bureau d'avocats Foley Hoag. Le document sera révisé par le World Ressources Institute, un groupe environnemental de Washington. Le tout sera présenté aux actionnaires à l'assemblée annuelle de 2010.

«Nous espérons que ce rapport permettra à Talisman de devenir un chef de file», a commenté Philippe Bélanger, analyste et adjoint à la direction au RRSE.

Rappelons que Talisman a rencontré des obstacles, l'automne dernier, dans une zone reculée du Pérou. La communauté autochtone redoutait les conséquences sur leur santé et sur l'environnement.

À la fin des années 90, Talisman avait été sévèrement montré du doigt à cause de son implication au Soudan où sévissait la guerre. Après plusieurs années de sérieuse controverse, la pétrolière a finalement vendu ses actifs et plié bagage. Cet épisode a nui à son image et sa réputation.