Des créanciers de la papetière AbitibiBowater s'inquiètent des conditions de l'aide de 100 millions de dollars US proposée par le gouvernement du Québec.

En cour ce matin à Montréal, ces créanciers, qui détiennent en tout pour 800 millions de dollars US de titres de dette de la papetière insolvable, disent craindre que les garanties de leurs titres, qui reposent sur des actifs d'AbitibiBowater au Québec et en Ontario, soient compromises par les avantages requis par la société d'État Investissement Québec, la mandataire du gouvernement Québécois dans ce dossier.

«Ce qu'on en sait pour le moment, c'est que ces conditions pourraient brimer les droits d'investisseurs dans des billets financiers d'AbitibiBowater qui reposent sur des privilèges de premier niveau sur des actifs comme des usines et des centrales hydroélectriques de l'entreprise» a commenté l'avocat Marc Duchesne, qui représente un groupe de détenteurs de 400 millions de dollars en billets financiers.

En comparaison, l'avocat a signalé que les filiales américaines d'AbitibiBowater avaient obtenu un financement d'urgence jusqu'à concurrence de 600 millions US mais sans clause de préséance sur les autres créanciers garantis.

«Pourquoi ce qui est suffisant pour le côté américain d'AbitibiBowater ne le serait pas ici au Canada», a souligné l'avocat Marc Duchesne.

Pour éclaircir la situation, le juge Clément Gascon, qui supervise la procédure de restrucutration de la papetière, a dû ajourner sa séance en cour pour 45 minutes, le temps que les avocats de la papetière obtiennent plus d'informations sur les négociations avec Investissement Québec.

Tout financement spécial de Québec doit être approuvé par le juge, ce qui pourrait prendre quelques jours.