L'annnonce d'un financement spécial de 100 millions US du gouvernement du Québec a été vite salué en cour, ce matin à Montréal, par les avocats représentant la papetière AbitibiBowater (t.abh) pour sa requête de protection de faillite.

«C'est une aide très importante à ce moment-ci pour que nous puissions maintenir la stabilité de nos activités dans plusieurs communautés. Nous sommes très reconnaissant envers ce soutien rapide du gouvernement du Québec», a indiqué Sean Dunphy, avocat principal de la papetière.

Il a fait ce commentaire devant le juge Clément Gascon de la cour supérieure du Québec, qui supervise le processus de protection judiciaire reclamée par AbitibiBowater, pour ses filiales au Canada.

Une procédure semblable a lieu aussi aujourd'hui en cour au Delaware aux États-Unis, à l'égard des filiales américaines de la papetière insolvable.

Par ailleurs, dans les documents soumis au tribunal, on constate que l'état des caisses de retraite de milliers d'ex-employés d'AbitibiBowater au Canada pourrait devenir l'un des enjeux de sa restructuration d'insolvabilité.

Ces 33 caisses de retraite étaient en déficit considérable de 1,3 milliard au 31 décembre dernier.

Par ailleurs, les filiales canadiennes d'AbitibiBowater, qui regroupent 11 300 employés dont 7500 au Québec, ont suspendu tous paiements spéciaux hors des salaires.

Ça comprend près de 60 millions en diverses contributions dues aux caisses de retraite, ainsi que 28 millions prévus en paie de séparation aux salariés licenciés par la fermeture d'une papeterie à Terre-Neuve, le mois dernier.

À ce propos, l'avocat d'AbitibiBowater, Sean Dunphy, a soutenu en cour que la papetière entend toujours honorer ces paiements, mais selon le processus d'entente avec tous ses créanciers.

«L'objectif de l'entreprise demeure de compléter cette restructuration avec le moins de dommages collatéraux possibles», a indiqué M. Dunphy.

D'ailleurs, pour illustrer les vastes ramifications économiques et sociales d'AbitibiBowater au Québec, le juge Gascon a divulgué en cour que son propre père, un ex-directeur médical à la papetière, faisait partie des milliers de pensionnés de l'entreprise.