Québec pourrait annoncer dans les prochaines heures une aide financière à AbitibiBowater (T.ABH), pour lui permettre de procéder à sa restructuration en maintenant le maximum d'emplois.

«Des décisions vont être prises dans les prochaines heures ou les prochains jours» quant à la forme d'aide gouvernementale qui sera octroyée au géant du papier aux prises avec une situation financière catastrophique, a indiqué jeudi le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, en point de presse.

Le ministre réagissait à l'annonce faite quelques heures plus tôt par la direction d'AbitibiBowater, qui croule sous des milliards de dollars de dettes et a donc dû se placer sous la protection des tribunaux, aux États-Unis et au Canada, pour éviter d'être la proie de ses créanciers.

Dans le pire des scénarios, la cessation d'activités de la forestière entraînerait la perte de 7500 emplois, au Québec.

M. Béchard est cependant demeuré évasif, quant à savoir quel type d'aide serait offert et combien de fonds publics y seraient consacrés.

De toute façon, compte tenu de l'accord sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis et d'autres ententes commerciales internationales, la capacité du gouvernement de sauver l'entreprise paraît bien restreinte.

Et il n'est «pas question qu'on déroge de ces ententes-là. Nos moyens d'intervention sont très limités», a-t-il convenu.

Un des scénarios envisagés pourrait prendre la forme d'une aide indirecte à l'entreprise, par le rachat, avec Hydro-Québec, d'un barrage appartenant à AbitibiBowater à Baie-Comeau.

Le plus important, a fait valoir M. Béchard, consiste à rappeler que la forêt est publique et que si jamais l'entreprise cessait ses activités ses contrats d'approvisionnement (les CAAF) pourraient être réalloués à d'autres forestières, et les emplois seraient ainsi maintenus.

Il s'engage à «tout faire pour que personne ne soit laissé de côté» et sauver les milliers d'emplois en cause, surtout que certaines villes monoindustrielles ne vivent que par la forêt.

La forestière est présente dans une trentaine de municipalités, c'est donc dire que plusieurs régions seraient touchées.

«Pour l'économie québécoise, (la forêt) cela représente autant que l'industrie automobile aux États-Unis», ajoute-t-il, pour rappeler l'importance de l'enjeu.

A court terme, donc, AbitibiBowater évite la faillite et les activités normales se poursuivent.

En plus de frapper de plein fouet 7500 travailleurs, une faillite pourrait affecter près de 9000 retraités de l'entreprise.

L'opposition péquiste demande pour sa part au gouvernement Charest et au gouvernement fédéral de tout mettre en oeuvre pour sauver le maximum d'emplois et limiter l'impact de la restructuration à venir.