Les jeux de mots sont faciles. On dirait: une entreprise qui a de l'énergie à revendre ou une société qui a le vent dans les pales.

Mais disons tout simplement qu'Innergex Énergie renouvelable, un petit propriétaire de centrales hydroélectriques et de parcs éoliens, est en pleine expansion.

 

Tellement que, d'ici cinq ans, ses revenus seront probablement multipliés par 15! De 5 millions en 2008, à 36 millions en 2010 et à 83 millions en 2013.

«C'est une belle histoire de croissance, dit son président Michel Letellier, en entrevue au siège social de Longueuil. On est en voie de rencontrer nos premiers objectifs. Des centrales sont en opération, d'autres sont en construction et nous avons des projets à développer.»

Mais tout ça n'est pas le fruit du hasard. Il peut passer six ans (et même plus) entre le lancement d'un projet et sa commercialisation.

On comprend alors qu'Innergex est sur le point de récolter ce qu'elle a semé au fil des ans. Cela dit, son travail est loin d'être terminé.

Construction et développement

Deux projets hydroélectriques en Colombie-Britannique sont en construction.

Le premier, Ashlu Creek, d'une capacité 49,9 MW, sera complété en novembre prochain. Son financement de 140 millions est réglé.

L'autre, Fitzsimmons Creek, d'une capacité de 7,5 MW, est détenu au deux tiers par Innergex. Il sera achevé à l'automne 2010. Son financement de 30 millions est «pratiquement réglé», précise M. Letellier.

D'autres projets sont en développement.

Le site hydroélectrique Matawin, au Québec, d'une capacité de 15 MW, sera lancé dans le deuxième trimestre de l'an prochain.

Les deux phases du projet éolien de Gros-Morne, au Québec, prendra son envol au troisième trimestre de 2010. Sa capacité totale est de 211,5 MW. La participation d'Innergex s'élève à 38%.

Trois autres projets, un éolien au Québec et deux hydroélectriques en Colombie-Britannique, seront aussi lancés à la fin de cette année et l'an prochain.

Du financement à venir

Malgré la crise de crédit, le président est confiant d'obtenir le financement nécessaire.

En décembre dernier, pour le parc éolien de Carleton, en Gaspésie, il a levé 53,4 millions provenant de deux banques japonaises. Ce site est détenu par Innergex (38%) et par TransCanada Energy (62%).

L'année précédente, l'entreprise avait récolté 115 millions lors de son arrivée en Bourse.

«On discute avec des institutions bancaires et des assureurs, dit M. Letellier. On a une bonne réponse d'autant plus que les banques japonaises font du financement de projets.»

À son avis, quand le secteur des prêts reprendra du tonus, les producteurs d'énergie seront parmi les premiers à en profiter.

«Non seulement les frais de construction et les coûts des matières premières sont plus bas mais nos contrats d'approvisionnement sont sûrs et constants, dit-il. Cela apporte de la sécurité aux institutions financières.»

D'où viendra la croissance?

La croissance à court terme d'Innergex passera par le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique. Elle fera ses projets seule ou en partenariat.

En Colombie-Britannique elle a notamment soumis cinq projets (totalisant 600 millions) lors d'un appel d'offres pour un total de 196 MW.

Si tout était accepté, elle aurait deux tiers de la participation. Son partenaire est un constructeur local. La mise en service est prévue entre 2012 et 2015.

Au Québec, elle a l'intention de présenter quatre projets éoliens (75 millions chacun) en collaboration avec les mondes municipal, coopératif et privé.

Elle souhaite aussi faire deux projets éoliens avec les Premières Nations, gérés par Hydro-Québec Distribution.

Innergex veut également profiter de la nouvelle politique ontarienne pour réduire la dépendance de la province au charbon. «On a appliqué pour des terres publiques, dit Michel Letellier. Si on les obtient, on pourra participer aux prochains appels d'offres dans l'éolien.»

Pour grandir, Innergex jette aussi un oeil du côté des petits développeurs canadiens qui veulent vendre des projets qui ne sont pas très avancés.

«Dans ce cas, le fonds est en meilleure position pour faire une transaction», explique le président qui occupe les mêmes fonctions chez Innergex Énergie, Fonds de revenu.

Dans le groupe, la fiducie de revenu possède des projets matures alors que l'entreprise Innergex énergie renouvelable fait du développement.

 

L'ENTREPRISE

Innergex Énergie renouvelable (INE à la Bourse de Toronto) est un promoteur, propriétaire et opérateur de centrales hydroélectriques et de parcs éoliens en Amérique du Nord. La société détient un portefeuille de projets incluant deux centrales hydroélectriques totalisant 32 mégawatts (MW), un parc éolien de 110MW (détenu à 38%) et une participation de 16,1% dans Innergex Énergie, Fonds de revenu. Cette fiducie de revenu inscrite à la Bourse de Toronto (IEF.UN) agit en tant que son gestionnaire en vertu de contrats de gestion à long terme.

DÉFIS

Mener à bien les projets en construction et ajouter de nouveaux projets.

STRATÉGIES

Trouver des sites, développer des partenariats, compléter des financements et faire des acquisitions.