Alcoa (AA), premier producteur américain d'aluminium, a vu la cote de sa dette de long terme abaissée de deux niveaux par Standard&Poor's, à BBB-, cote la plus basse parmi les titres de qualité, au moment où la baisse des prix du métal augmente les difficultés de renouveler les prêts.

Alcoa n'a pas adopté suffisamment de mesures pour conserver des liquidités de manière à justifier sa cote antérieure de BBB», a indiqué Standard&Poor's dans un communiqué. Étant donné les conditions du crédit à l'échelle mondiale, il se pourrait que la société ne puisse pas obtenir au même montant et aux mêmes conditions un renouvellement de sa marge de crédit de 1,9 milliard US, marge qui expire en octobre prochain, a ajouté S&P.

 

Klaus Kleinfled, le PDG d'Alcoa qui réduit la production, licencie des travailleurs et vend des divisions, a fait savoir qu'il est susceptible de procéder à des coupes supplémentaires cette année si la demande continue de baisser. Le mois dernier, Alcoa a fait part de sa première perte nette trimestrielle en six ans, citant des baisses de prix «historiques». Ainsi, les prix de l'aluminium ont chuté de 48% au cours de la dernière année.

«Aux prix actuels de l'aluminium, la plupart des acteurs de l'industrie ont du mal à obtenir des bénéfices, y compris Alcoa», a expliqué Tony Robson, un analyste de BMO Capital Markets, à Toronto. «Alcoa doit en faire plus pour réduire les dépenses d'immobilisation et il doit éliminer son dividende», a-t-il ajouté.

Hier, le titre d'Alcoa cédait 85 cents US, ou 10%, à 7,65$US à la Bourse de New York. Jusqu'à ce lundi, l'action s'était dépréciée de 25% depuis le début de l'année.

Le prix de l'aluminium pour livraison dans trois mois négocié à Londres a chuté en 2009 à des creux de six ans au moment où le ralentissement économique mondial a fait en sorte que les stocks ont augmenté malgré la baisse de production.

Il se peut que l'aluminium offre une moins bonne performance en Bourse que d'autres métaux de base ou industriels pendant «plusieurs années», indiquait hier lors d'une conférence en Afrique du Sud Kevin Norrish, un analyste de Barclays Capital.