Le gouvernement américain a annoncé vendredi réexaminer une disposition d'un vaste plan de relance économique qui protège les sidérurgistes nationaux contre les importations d'acier étranger et qui soulève les protestations des partenaires des États-Unis.

«L'administration est en train de réexaminer cette clause. Elle comprend toutes les inquiétudes qu'on a entendues», a dit le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs.

Il a refusé de préjuger du résultat de ce réexamen et même de dire que l'administration s'opposait à cette clause.

Le gouvernement américain se retrouve dans une position délicate vis-à-vis de certains grands partenaires internationaux à cause de cette disposition contenue dans un vaste plan de relance dont une première version a été adoptée mercredi par l'une des chambres du parlement.

L'article, perdu dans un projet de près de 650 pages, interdit l'achat de fer ou d'acier étranger pour les projets d'infrastructures que financerait le plan, à moins que l'offre d'acier américain ne suffise pas ou que son prix augmente la facture finale de plus de 25%.

Cette disposition n'est pas passée inaperçue à l'étranger, où elle a été largement considérée comme une violation des règles du libre-échange et de l'Organisation mondiale du commerce.

La Commission européenne a prévenu qu'elle ne resterait pas «les bras croisés à ne rien faire» si la clause restait dans le texte final. Le Canada et la France ont exprimé leur préoccupation. L'Italie a évoqué une plainte devant l'OMC.

Or le Sénat pourrait aller encore plus loin que la Chambre en étendant les secteurs américains qui seraient protégés. Le Sénat doit se pencher la semaine prochaine sur sa propre version du plan, censé relancer l'économie américaine et sauver ou créer trois ou quatre millions d'emplois.

Les partisans de telles mesures font valoir qu'elles visent à faire en sorte que ce ne soient pas des travailleurs étrangers qui bénéficient du plan américain.

Pour les partenaires des États-Unis en revanche, l'affaire, au tout début de l'administration Obama, augurerait mal des relations commerciales à venir.

«Je ne pense pas avoir dit ça», a dit le porte-parole de M. Obama auquel la presse demandait si l'annonce d'un réexamen signifiait que le gouvernement était hostile à la clause «Buy American» («Achetez américain»), «je crois important que l'administration réexamine la question, et une fois que nous aurons réexaminé la question, nous aurons une meilleure idée de l'opinion» du gouvernement.