Le groupe pétrolier américain Chevron (CVX) a dégagé sur l'année 2008 un bénéfice net de 23,9 milliards de dollars US, en hausse de 28% sur celui de 2007, en dépit d'une stagnation de sa rentabilité en fin d'année, selon un communiqué publié vendredi par l'entreprise.

Sur le seul quatrième trimestre, le groupe californien a été bénéficiaire de 4,90 milliards de dollars, sans réel changement sur les 4,88 milliards de dollars dégagés un an plus tôt.

Contrairement à la tradition, Chevron ne publie pas le montant de son résultat courant par action, qui sert de base aux analystes pour établir leur consensus. Il indique seulement que son bénéfice net par action s'est établi à 2,44 dollars sur le trimestre et 11,67 dollars sur l'année.

Or, les comptes du groupe comportaient d'importants éléments exceptionnels sur le dernier trimestre: un gain exceptionnel de 600 millions de dollars enregistré lors d'un échange d'actifs pétroliers et des gains de changes de 478 millions de dollars (au lieu d'une perte de 2 millions un an plus tôt).

Les analystes tablaient pour leur part sur un bénéfice courant par action de 1,81 dollar sur le quatrième trimestre, en fort retrait sur les 2,25 dollars enregistrés un an plus tôt.

L'année a été très contrastée, avec de forts gains enregistrés en début d'année sur les activités de l'amont (exploration et production), alors qu'en revanche c'est l'aval (raffinage, distribution) qui a vu ses bénéfices décuplés au quatrième trimestre, grâce à la baisse des cours du brut.

Sur la période octobre-décembre, les activités d'amont on vu leurs bénéfices reculer de 35% à 1,15 milliards de dollars, ce qui n'a pas empêché une hausse de 45,5% sur l'année à 21,7 milliards de dollars, grâce à la flambée des prix du pétrole jusqu'en juillet.

Dans l'aval c'est un schéma inverse, avec un bénéfice décuplé au quatrième trimestre à 2,08 milliards, insuffisant pourtant pour éviter un reflux de 2% sur l'année à 3,43 milliards de dollars.

«Les bénéfices de nos activités d'aval se sont améliorées avec le prix plus bas du brut utilisé dans le raffinage, qui a aidé à gonfler les marges sur la vente d'essence et d'autres produits raffinés», a expliqué le PDG Dave O'Reilly, cité dans le communiqué.

«Les bénéfices trimestriels en recul pour nos activités d'aval reflètent la baisse marquée des prix du brut depuis un an», a-t-il ajouté.