Les prix du pétrole ont légèrement reculé jeudi à New York, sur un marché hésitant à choisir entre la déprime de l'économie mondiale, et donc de la demande d'or noir, et les espoirs de relance aux États-Unis grâce au plan de Barack Obama.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a fini à 41,44 dollars, en baisse de 72 cents par rapport à son cours de clôture de mercredi.

Le baril de brut texan, référence sur le marché new-yorkais, a effacé les gains engrangés la veille.

«Le marché est hésitant», a commenté Antoine Halff, de Newedge Group. «Beaucoup de questions demeurent. Nombre de participants attendent de voir se préciser le plan de relance de l'économie. Certains analystes pensent que cela va faire repartir l'économie, et donc la demande de pétrole», a-t-il expliqué.

Le plan de plus de 800 milliards de dollars de l'administration Obama a été approuvé mercredi par les représentants, et doit désormais être voté par le Sénat.

Les opérateurs tentaient par ailleurs d'interpréter les dernières statistiques sur les stocks pétroliers américains, publiées mercredi.

D'un côté, le recul, inhabituel en cette saison, des stocks d'essence, a soutenu le marché, a noté M. Halff. Mais d'un autre côté, les stocks de brut ont une nouvelle fois augmenté massivement la semaine dernière, gagnant 6,2 millions de barils, deux fois plus qu'attendu, signe d'une demande anémique.

Les statistiques économiques continuent de montrer une dégradation de l'économie du premier consommateur mondial d'or noir. Les commandes de biens durables ont reculé plus qu'attendu en décembre, tandis que les demandes d'allocations chômage s'affichaient de nouveau au plus haut la semaine dernière.

Et «la baisse de la demande se propage au reste du monde», a estimé Bart Melek, de BMO Capital Markets, notant que le Fonds monétaire international avait abaissé massivement mercredi ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale.

«Malgré ce que dit l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) et ses décisions, les inquiétudes pour la demande vont rester un facteur clé pour un moment», a jugé l'analyste.