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Osheaga, Heavy Montréal, ÎleSoniq : des événements regroupant chacun des dizaines de milliers de participants, plusieurs scènes extérieures à gérer en même temps, des défis techniques et logistiques importants. Qui était responsable du déploiement de l'informatique et de l'équipement réseautique au parc Jean-Drapeau, l'été dernier, pour ces trois événements ? Simon Marin, alors étudiant au baccalauréat en génie des technologies de l'information à l'École de technologie supérieure (ETS). Avec son calme caractéristique, il a reçu La Presse au Centre Bell.

« L'été, comme le Canadien ne joue pas, c'est plus tranquille ici, alors une chance qu'on a les festivals », affirme celui qui vient tout juste de terminer son baccalauréat.

Le promoteur de ces grands festivals de musique extérieurs est evenko, une propriété de la famille Molson, qui détient aussi le Centre Bell et le Canadien de Montréal.

Si l'organisation fait ainsi confiance à Simon Marin, c'est parce qu'il a fait ses preuves. Arrivé comme stagiaire au Centre Bell en 2011, il n'est jamais reparti depuis. Il a gravi les échelons. Et il a l'organisation d'événements dans le sang.

À l'école secondaire, sur la Rive-Sud de Montréal, Simon Marin s'occupait de la salle technique et de l'équipement audiovisuel. Il se mettait toujours le nez dans l'organisation des événements parascolaires.

Au cégep, il a organisé un « LAN party », une fête où des gens se réunissent pour jouer ensemble à des jeux vidéo pendant 48 heures. Ils étaient 200 participants. Il a récidivé une fois au baccalauréat. Son premier LAN-ETS, le plus grand événement du genre au Canada, a accueilli 600 participants en 2011. Puis, LAN-ETS a connu une telle croissance sous sa présidence qu'il s'est tenu ce printemps à la Place Bonaventure pour accueillir plus de 2000 participants et 1000 visiteurs. Depuis, DreamHack, un festival numérique d'origine suédoise de style LAN, est venu le chercher pour le nommer président de la nouvelle section canadienne afin d'organiser un premier événement à Montréal en août.

Entrevue avec un homme de 25 ans fou des grands événements.

Quel est votre plus grand défi dans l'équipe des technologies de l'information du Centre Bell ?

La résolution de problèmes, le plus rapidement possible, dans un milieu qui n'est pas idéal, avec des situations toujours différentes et avec de grandes distances à couvrir. Nos événements grossissent toujours, il y a constamment de nouveaux défis, les besoins sont de plus en plus spécifiques, les technologies évoluent toujours et de nouvelles arrivent sur le marché. Il faut se tenir informés des nouvelles possibilités. Je suis ici depuis cinq ans et il y a eu énormément de changements.

Quel a été votre pire échec duquel vous avez appris ?

C'était un problème plus qu'un échec. Au LAN tenu en avril à la Place Bonaventure, nous avons eu une attaque informatique venue d'Asie. Plusieurs adresses ont surchargé nos serveurs en continu. Cela nous a causé deux heures de retard pour l'admission des gens. C'était la première fois que cela nous arrivait. C'était un problème sur lequel on n'avait pas de contrôle, et on ne sait pas du tout pourquoi cette attaque nous a visés. Nous n'avions pas prévu de plan B. Cette situation m'a permis d'apprendre qu'il faut toujours essayer de prévoir l'impossible. Maintenant, je prévois ce qui pourrait servir de plan B, puis de plan C.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Je veux toujours être dans l'événementiel. C'est ce qui m'intéresse. Evenko continue de croître, on aura le nouvel aréna à Laval. Puis, j'aime toujours le monde du jeu vidéo et je suis très heureux d'être impliqué dans DreamHack. J'aimerais bouger un peu aussi, peut-être dans un autre pays.

Nommez-moi une personne qui vous inspire.

Mon frère, pour sa persévérance. Il est plus jeune que moi, il a 23 ans, et son choix de carrière l'a amené à vivre des moments vraiment difficiles. Il veut devenir pompier, et c'est très contingenté. Il a dû attendre trois ans avant d'être accepté à l'Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ) pour le diplôme d'études professionnelles. Il vient maintenant d'être accepté au diplôme d'études collégiales. Il veut devenir pompier depuis qu'il est au secondaire, il n'a jamais perdu sa motivation, et là, il arrive à son objectif.