Après avoir enfoncé la barre du dollar canadien la veille, l'action Bombardier a encore dégringolé de 10 % jeudi, les espoirs de vendre en grand nombre son dernier avion CSeries en Iran se dissipant.

En clôture jeudi à Toronto, l'action Bombardier cotait 89 cents canadiens, contre un dollar canadien la veille. En séance, l'action est même tombée à un plus bas de 87 cents (-13 %).

La déconvenue la semaine dernière infligée par la compagnie américaine United Continental qui a préféré le 737 MAX de Boeing plutôt que la gamme CSeries, avait déjà détourné les investisseurs de l'action Bombardier.

Jeudi, le protocole d'accord signé entre l'Iran et constructeur aéronautique européen Airbus pour une commande potentielle de 118 appareils a pesé un peu plus sur la tendance en Bourse de Bombardier.

Le gouvernement canadien a fait part de son intention de lever ses sanctions contre l'Iran ce qui permettrait au constructeur canadien, en proie à d'importantes difficultés financières, de tenter de vendre ses appareils.

Avec une capitalisation boursière de moins de deux milliards, l'action Bombardier risque de sortir des principaux indices boursiers et s'affaiblir davantage si les gestionnaires de portefeuilles, qui jouent souvent la performance des indices, la délaissent un peu plus.

Déjà certaines banques d'affaires, comme la Banque Royale, ont classé le titre Bombardier dans la catégorie hautement spéculative.

L'avion CSeries, perçu à son lancement comme un appareil capable de rivaliser avec les monocouloirs d'Airbus et Boeing, a vu le coût de son programme passer de 3 à 5 milliards de dollars.

Bombardier n'a engrangé aucune commande pour ses CS100 ou CS300 depuis bientôt 18 mois et la dernière lettre d'intention signée en mars dernier, avec la nouvelle compagnie malaisienne Fly Mojo, n'a pas été matérialisée par un contrat ferme et une commande de 20 CS100.

Le carnet de commandes reste donc gelé à 243 commandes fermes de 14 clients, et à 603 unités avec les options.

Bombardier avait promis en juin dernier « 300 ventes avant l'entrée en service » du CS100 dont le premier vol est attendu avec la compagnie Swiss (Lufthansa) au printemps.

La semaine dernière la compagnie Delta Air Lines avait exprimé son intérêt pour le CSeries.