La présidente de l'agence Cossette, Mélanie Dunn, répond aux questions d'Albert Falardeau, président et président du conseil d'administration de Familiprix.

À la suite de l'achat majoritaire de l'entreprise par des investisseurs chinois, quelle est votre vision stratégique par rapport à la croissance de celle-ci depuis ce changement de mains? Comment arrivez-vous à mobiliser et à motiver vos employés devant cette situation?

Il faut comprendre qu'on a fait cette transaction pour optimiser notre croissance. Nous misons sur trois éléments-clés pour grandir: investir dans nos nouvelles plateformes, continuer notre percée aux États-Unis, où nous avons ouvert un bureau l'an passé, et ouvrir le marché asiatique à Citoyen Optimum [l'agence de relations publiques de Cossette], qui a déjà un bureau à Hong Kong. Nos employés sont notre force, ils font notre succès. Il faut donc beaucoup de transparence. Nous avons discuté avec eux avant que l'achat soit complété et ils comprenaient les bénéfices de la transaction.

Parlez-nous de l'Observatoire santé. Quel est l'apport de l'Observatoire santé pour les entreprises dans le domaine de la santé  au Québec?

C'est une des initiatives du Cossette Lab qui me tient à coeur.

L'Observatoire santé est en fait une vigie sur le rôle de la technologie en santé et sur le comportement des patients. Nous produisons et nous partageons des observations sur les plus récents travaux de recherche. Le domaine des technologies liées à la santé est un secteur en croissance pour plusieurs de nos clients. Nous avons aussi engagé le journaliste David Desjardins, qui tient maintenant un blogue sur la question. Nous hébergeons également deux entreprises en démarrage dans nos bureaux, qui travaillent sur des applications de la technologie en santé.

Le numérique fait maintenant partie de notre quotidien, les clients doivent suivre la parade. De quelle manière formez-vous vos employés afin qu'ils soient sans cesse à la fine pointe? Comment assurez-vous une optimisation stratégique et différenciatrice sur le plan des stratégies pour vos clients?

On ne parle plus de formation, mais bien de recherche et de développement en technologie parce que les connaissances de nos employés sont très avancées. Toutes nos plateformes sont désormais agiles. Pour nos clients, on doit être créatifs, oui, mais on doit l'être dans l'utilisation de nos technologies. On doit proposer des usages inédits pour leur permettre de se différencier.

Vous parlez souvent de conciliation travail-famille, vous êtes une femme active et engagée dans de nombreux projets et vous démontrez une constante énergie positive. Quel est votre secret?

Ma vie personnelle et ma vie professionnelle sont interreliées. Mes différents rôles me rendent meilleure dans ce que je fais. Je suis en forme, je m'entraîne, mais surtout, j'ai appris à lâcher prise.

Une fois à la maison, je me consacre à mes enfants, quitte à laisser tomber certaines tâches. J'ai aussi une bonne équipe autour de moi, alors je peux me permettre de déléguer.

Votre siège social est, tout comme nous, basé à Québec. Comment réussissez-vous à faire rayonner votre entreprise malgré la compétition féroce des grands centres névralgiques des agences publicitaires de Toronto ou Vancouver?

C'est une bonne question. Notre siège social est à Québec et il le restera malgré la transaction. Cossette compte plus de 400 employés dans la province. C'est une force importante, mais pour s'attaquer à la compétition des agences de Toronto ou de Vancouver, nous devons aller sur leur terrain. Nous sommes d'ailleurs devenus un acteur important au Canada. De gros clients, comme Aéroplan ou VIA Rail, nous font confiance.