Les universités et grandes écoles québécoises ajustent leurs programmes d'enseignement ou en créent de nouveaux, afin de s'adapter aux besoins des entreprises. Tour d'horizon des nouveautés en évaluation du risque, administration publique, stages à l'international et autres domaines liés au monde des affaires.

UQO: Allier économie et finance en une maîtrise

L'Université du Québec en Outaouais (UQO) offre depuis l'automne à Gatineau une maîtrise en économie financière pour former des spécialistes en évaluation du risque économique et en stabilisation financière.

«Nous souhaitons faire le pont entre les connaissances en sciences économiques et en finance pour que les étudiants comprennent les fondements économiques derrière les modèles d'évaluation et de gestion des risques en finance», explique Céline Gauthier, responsable des programmes de deuxième cycle en finance à l'UQO.

Elle explique que les modèles théoriques fonctionnent bien si on a de bonnes hypothèses. Si les gens évaluent mal l'avenir, les modèles peuvent entraîner de l'instabilité financière. À ses yeux, un exemple d'erreur fréquente en finance est de tenter de prévoir l'avenir à partir du passé récent.

«Si le prix des maisons augmente de 2% par année depuis deux ans, ou depuis 10 ans, cela ne signifie pas que ça continuera à ce rythme, affirme Céline Gauthier. Si on regarde plus loin dans l'histoire, on constate en fait qu'il y a de bonnes chances que ça baisse à un moment donné. Les modèles supposent que les gens sont complètement rationnels, alors qu'ils ne le sont pas toujours! Nous voulons que nos étudiants apprennent à ne pas seulement appliquer bêtement des formules, qu'ils soient plus prudents.»

La maîtrise se donne le soir et s'adresse autant à des gens sur le marché du travail qu'à ceux qui viennent de terminer leur baccalauréat. Pour plus de détails: https://bit.ly/10LvcqW

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ENAP: une approche collée au marché du travailLes gestionnaires du milieu de l'administration publique désireux de parfaire leurs compétences en complétant une maîtrise à l'ENAP (École nationale d'administration publique) peuvent profiter depuis l'automne d'une approche exécutive, c'est-à-dire adaptée aux besoins des professionnels actifs sur le marché du travail.

Les étudiants suivent presque exclusivement des cours intensifs, doivent exécuter des travaux de nature essentiellement individuelle et suivent des formations avec des équipes de professeurs qui sont chacun responsables d'un module d'enseignement.

L'innovation rappelle la façon de faire déjà en place dans le cadre de nombreux MBA, ou maîtrise en administration des affaires, des formations qui sont plutôt axées sur le secteur privé.

«Nous sommes les premiers à offrir l'option exécutive aux spécialistes de la gestion du secteur public», soutient André Bourret, directeur de l'enseignement et de la recherche à l'ENAP. Ce cheminement est offert exclusivement pour lesprogrammes de maîtrise en administration publique pour les gestionnaires. Ils peuvent être complétés en trois ans, à temps partiel.

Plusieurs cohortes, situées à Québec et à Joliette, suivent maintenant ce cheminement. Il sera offert à Sainte-Thérèse, dans la couronne nord de Montréal, à partir de janvier. L'an prochain, tous les programmes de maîtrise en administration publique pour les gestionnaires suivront cette formule.

- Simon Lord, collaboration spéciale

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UQAR: Des stages en administrationLes étudiants dans le domaine des affaires qui ont fait leur entrée au premier cycle à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) cet automne sont les premiers à découvrir les importantes mises à jour apportées au programme de baccalauréat en administration.

Plusieurs nouveautés sont à noter. D'abord, la formation intègre maintenant des stages en entreprises et au sein d'organisations. Ensuite, des accords avec des institutions universitaires européennes permettront éventuellement aux étudiants ayant choisi le cheminement «spécialisé international» de faire un séjour d'études hors du pays, principalement en France. Ceux qui étudient présentement au campus de Lévis auront quant à eux la possibilité de choisir la nouvelle concentration en gestion des technologies d'affaires, qui sera offerte à l'automne prochain.

Par ailleurs, l'UQAR a rehaussé ses conditions d'admission. Les étudiants doivent maintenant au minimum avoir obtenu une cote de rendement au collégial de 22 et avoir réussi deux cours de mathématiques au cégep.

«Nous voulons maintenir l'accessibilité tout en assurant le succès des étudiants. S'ils n'atteignent pas ces critères, nous leur proposons de suivre une formation d'appoint ou de suivre des cours au certificat pour démontrer leurs aptitudes aux études supérieures. Ils peuvent alors être acceptés au baccalauréat», explique Jean Brousseau, le doyen des études de premier cycle.

- Simon Lord, collaboration spéciale