Après une année de ralentissement, l'industrie de la construction connaîtra en 2014 une relative stabilité. Les économistes ne prévoient pas de nouvelle baisse des activités et certains secteurs démontrent même une certaine robustesse.

L'année 2013 a été difficile pour la construction. «Nous avons enregistré une baisse d'activité de 7%», souligne Louis Delagrave, économiste à la Commission de la construction du Québec (CCQ). Le volume de travail devrait toutefois demeurer stable cette année, à 155 millions d'heures travaillées.

Le secteur du génie civil et de la voirie, qui chapeaute les infrastructures et les routes, pourra compter sur des chantiers majeurs, comme l'échangeur Turcot, le pont Champlain ou l'oléoduc de TransCanada, pour se remettre sur les rails.

Le secteur industriel, alimenté par les mines du nord du Québec, a encaissé une chute spectaculaire en 2013. «Les projets miniers, mais aussi la cimenterie qui devrait finalement voir le jour à Port-Daniel, permettront de le relancer», estime Louis Delagrave.

Pour sa part, la construction institutionnelle et commerciale tire un peu mieux son épingle du jeu. «Le secteur commercial va bien, assure Jean-Philippe Cliche, économiste à l'Association de la Construction du Québec (ACQ). On anticipe des investissements records dans les prochaines années, notamment grâce aux magasins à grande surface comme Target.»

Le secteur résidentiel poursuivra quant à lui sa décroissance. «Les mises en chantier rejoindront les tendances démographiques. C'est rassurant, après le boom immobilier», soutient néanmoins l'économiste de l'ACQ.

En raison du roulement élevé et des départs à la retraite, l'industrie aura besoin de 10 000 nouveaux travailleurs par an d'ici 2016. Les calorifugeurs, les grutiers, les carreleurs et les monteurs-mécaniciens vitriers seront particulièrement recherchés. L'ACQ vient d'ailleurs de lancer un nouveau programme d'intégrité, en espérant notamment attirer du sang neuf et retenir les employés de cette industrie malmenée par la corruption.

L'industrie en chiffres

>25 Nombre de métiers (et une trentaine d'occupations)

>161 500 Nombre de salariés en 2013

>25 000 Nombre approximatif d'employeurs

>2220 Nombre de femmes 2013, soit 1,4% de la main-d'oeuvre

>39 Moyenne d'âge des travailleurs

>23 000 Nombre de travailleurs actifs de 55 ans et plus, soit 14% de l'ensemble des travailleurs

>43 010 Nombre de charpentiers-menuisiers actifs en 2012. C'est de loin le métier qui compte le plus grand nombre de travailleurs.

Source: Commission de la construction du Québec