Q : «Comme stagiaire postdoctoral, je dois pratiquement faire rouler une PME. Je gère des budgets et des équipes, je fais de l'enseignement et de la recherche. Or, les employeurs voient souvent les stagiaires post-doctoraux dans leur tour d'ivoire universitaire, loin du marché du travail. Outre professeur à l'université, quels types de postes pourrais-je envisager pour ne pas être surqualifié et vraiment pouvoir mettre mes compétences en valeur.»- Jean-Sébastien

R : Jean-Sébastien pourrait envisager plusieurs types de postes dans des ministères, des organisations publiques et parapubliques, d'après Nathalie Martin, conseillère d'orientation et présidente d'Enjeux Carrière.

«Il pourrait exploiter ses compétences développées en recherche dans des postes comme agent de développement de programme, assistant de recherche et chargé de programme», énumère-t-elle.

Il pourrait aussi considérer un poste de chargé de projet.

«Particulièrement s'il a acquis une expérience intéressante en gestion d'équipes et de budgets, puisqu'il a une expérience en emploi sur le terrain», affirme Nathalie Martin, également membre de l'International Coaching Federation (IFC). Cela dépend aussi bien sûr de sa personnalité, de comment il se présente et de comment il se fait valoir.»

Dans le secteur privé, elle croit que le niveau de difficulté sera un peu plus élevé pour se trouver un emploi.

«Les entreprises privées sont moins habituées à recevoir ce genre de profil de candidatures, mais pour tenter sa chance, il aurait avantage à créer un CV par compétences, conseille-t-elle. Il pourrait faire ressortir par exemple ses compétences en gestion, en logistique, en formation, etc. Les premiers éléments à apparaître sur son CV devront être concrets pour permettre au recruteur de traduire rapidement ces compétences dans son contexte d'entreprise. Les gens avec une bonne capacité d'analyse peuvent être prisés dans des compagnies, mais s'ils sont trop axés sur la recherche, cela peut être problématique.»

Aussi, Nathalie Martin affirme que dans certains domaines de pointe, il y a des possibilités de travailler à l'étranger après un postdoctorat.

«Certaines villes sont des niches pour une disciple et il peut être intéressant de regarder ces différentes options également à l'extérieur de la province et du pays», ajoute-t-elle.

Question d'actualité

Q : Quel est le taux d'emploi après un doctorat?

R : En janvier 2012, 20 mois après l'obtention de leur doctorat, près de 78% des gens avaient un emploi. Près de 12% ont poursuivi leur cheminement avec un stage postdoctoral. Un peu moins de 5% se cherchaient un emploi.

Dans les domaines du droit, des lettres, des sciences de l'administration, humaines, de l'éducation et appliquées, le taux d'emploi était au-dessus de 75%, mais en sciences pures, de la santé et en arts, les taux étaient largement au-dessous de la moyenne avec respectivement 61%, 63% et 66%.

Les diplômés en emploi à temps plein recevaient un salaire hebdomadaire brut moyen de 1251$.

Source: La relance à l'université - 2012, MESRST, MELS

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