Oubliez l'image du mauvais garçon qui s'occupe de temps en temps avec des contrats de gardiennage. Depuis 2010, les métiers de la sécurité se professionnalisent, écartant les candidats au passé douteux et promettant de belles carrières aux nouveaux travailleurs.

Instauré par la Loi sur la sécurité privée en juillet 2010, le Bureau de la sécurité privée (BSP) supervise les six catégories suivantes: gardiennage, investigation, serrurerie, systèmes électroniques de sécurité, convoyage de biens de valeur, services-conseils en sécurité.

Toute personne voulant travailler dans l'une de ces catégories doit auparavant obtenir un permis auprès du BSP. En plus des formations exigées, le BSP vérifie les antécédents criminels et les bonnes moeurs du candidat auprès de la Sûreté du Québec.

«Cette professionnalisation de l'industrie permet une meilleure collaboration entre la sécurité privée et la sécurité publique», affirme Denis Lévesque, directeur général du BSP. Cette reconnaissance du secteur privé rend ces métiers plus attirants, poursuit-il. Le taux de roulement élevé devrait diminuer, car les emplois deviendront plus permanents, pronostique le directeur général du BSP.

Une fois délivré, le permis d'agent est valable cinq ans. Il en coûte 129 $ la première année au nouvel agent, puis 76 $ par année subséquente. Cette dépense est vite amortie, même pour un étudiant qui travaillerait occasionnellement comme agent de sécurité, puisqu'il peut compter sur un salaire horaire de 15 $.

Des métiers en demande

L'installation de systèmes d'alarme anti-incendie est un secteur très porteur. «Le grand nombre de règles et de normes strictes qui encadrent ce secteur contribuent à faire fuir les techniciens», constate Danielle Paquin, directrice régionale, section du Québec, de l'Association canadienne de la sécurité (ACS). «Pourtant, ce sont de très bons emplois, et si le technicien développe ses habiletés dans ce domaine, il est presque assuré de trouver du travail.»

Et si vous rêvez d'ouvrir des coffres- forts, le travail ne manque pas en serrurerie, notamment en raison des départs à la retraite. «Bien que la progression du marché soit moins rapide que pour certains autres métiers, elle est toujours positive et la demande de techniciens garantit un taux de placement très élevé», assure Pierre Dussault, président de l'Association des maîtres serruriers du Québec.

La sécurité en chiffres

Nombre de permis d'agent en vigueur au Québec en 2013

Gardiennage: 28 010

Investigation: 1681

Serrurerie: 726

Systèmes électroniques de sécurité: 3291

Convoyage de biens de valeur: 1355

Services-conseils en sécurité: 166

Total: 35 229

Nouveaux permis délivrés en 2013

Gardiennage: 6983

Investigation: 268

Serrurerie: 95

Systèmes électroniques de sécurité: 964

Convoyage de biens de valeur: 188

Services-conseils en sécurité: 35

Total: 8533

450 $

L'amende à laquelle s'expose un employé exerçant un métier de la sécurité sans permis. Son employeur pourrait devoir payer une amende allant jusqu'à 5000 $.

507

Le nombre de demandes de permis refusées par le Bureau de la sécurité privée durant son exercice 2012-2013. 20 % de ces refus étaient motivés par des antécédents criminels, 80 % par un manque de formation.

Source: Bureau de la sécurité privée (BSP)