Le marché automobile espagnol est reparti en 2013, avec des immatriculations en hausse après deux années de chute, signe d'une légère reprise dans le pays même si les ventes restent particulièrement basses.

Sur l'année, 722 703 voitures neuves ont été vendues, soit 3,3% de plus qu'en 2012, a annoncé dans un communiqué l'Association nationale des fabricants d'automobiles (Anfac). Sur le seul mois de décembre, les immatriculations ont bondi de 18,2% à 60 513 unités.

Ces chiffres contrastent avec les fortes baisses enregistrées en 2011 (-17,7%) puis 2012 (-13,4%), alors que la quatrième économie de la zone euro plongeait en récession, pour la deuxième fois en cinq ans.

«Sans aucun doute, les principaux acteurs de 2013 ont été les plans de soutien mis en place par le gouvernement espagnol», essentiellement la prime à la casse, lancée en octobre 2012 et récemment prolongée pour la quatrième fois avec un budget additionnel de 70 millions d'euros, a commenté l'Anfac dans un communiqué.

Mais «du point de vue des concessionnaires, nous ne pouvons pas dire que cela a été une bonne année», a réagi Jaume Roura, président de l'association de concessionnaires Faconauto: «nos réseaux sont faits pour vendre plus d'un million de voitures et avec un peu plus de 700 000 immatriculations de 2013, cela reste encore loin de nos attentes».

Avant la crise, en 2007, l'Espagne avait ainsi vendu 1,7 million de voitures neuves.

C'est «la preuve que la reprise économique prendra encore un certain temps à arriver jusqu'aux familles et à se traduire en termes de consommation», a également estimé Juan Antonio Sanchez Torres, président de l'association de vendeurs de voitures et de pièces détachées Ganvam.

L'Espagne est sortie de deux ans de récession au troisième trimestre, mais avec une croissance encore très modeste (+0,1%), et le niveau très élevé du chômage, à près de 26%, continue de miner la consommation des ménages.

Le marché automobile français 2013 au plus bas depuis plus de 15 ans

Le marché automobile français est tombé en 2013 à son plus bas niveau depuis plus de 15 ans avec 1,79 million de voitures neuves vendues, et seul un léger rebond est attendu cette année.

Le recul des ventes atteint 5,7% en données brutes et 5% en nombre de jours ouvrables comparables, selon les chiffres publiés mardi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Il s'agit de son plus bas niveau depuis 1997.

Les constructeurs français ont connu des performances divergentes: PSA Peugeot Citroën a perdu 7,7%, Renault a grappillé 0,8% grâce à sa marque à bas coûts Dacia tandis que Citroën a vu ses immatriculations reculer de 10,6% sur l'année.

Parmi les marques étrangères, le numéro un européen Volkswagen a perdu 8,1% et les groupes américains General Motors et Ford ont plongé de 15,8% et de 17,3%. Seuls le japonais Toyota (+5,5%) et l'italien Fiat (+2,4%) ont connu une progression de leurs ventes.

«On a atteint le fond de la piscine et le marché devrait rester stable en 2014», a estimé un porte-parole du CCFA.

Son analyse est partagée par les marques et les analystes. Flavien Neuvy, de l'Observatoire spécialisé Cetelem prévoit «un léger rebond de 2%» en raison de prévisions macroéconomiques plus favorables pour 2014.

Pour autant, aucun redressement significatif n'est à attendre «tant que le chômage n'aura pas significativement diminué», tempère Jean-François Belorgey, analyste associé chez EY (ex Ernst & Young). Tous deux estiment qu'il faudra encore plusieurs années avant que le marché ne renoue avec ses niveaux d'avant crise et retrouve des ventes supérieures à deux millions d'unités par an.