Vous rêvez de construire un camion de pompiers ou une pièce unique destinée à la NASA? L'industrie de la métallurgie offre de nombreux emplois aux diplômés des différentes filières, du technique à l'ingénierie. S'ils abandonnent leurs préjugés sur le secteur, les futurs candidats peuvent s'attendre à être courtisés par les entreprises, dont les projets sont freinés par manque d'employés qualifiés.

Au Québec, 900 soudeurs sortent chaque année des établissements de formation, alors qu'il en faudrait plus de 1400, indique une enquête du Comité sectoriel de main-d'oeuvre dans la fabrication métallique industrielle (CSMOFMI). Le constat est semblable pour les machinistes, appelés à usiner les pièces.

«C'est dramatique parce que des entreprises n'arrivent pas à grandir par manque de main-d'oeuvre», regrette Raymond Langevin, chargé de projet au CSMOFMI.

De son côté, le secteur de la première transformation des métaux manque sévèrement d'électriciens et de mécaniciens industriels et d'ingénieurs en métallurgie.

Ce déficit de main-d'oeuvre s'explique d'abord par une image passéiste des métiers offerts. «Les conditions de travail sont complètement différentes de ce que les gens peuvent croire, martèle Marie-France Charbonneau, directrice générale du Comité sectoriel de main-d'oeuvre de la métallurgie (CSMO métallurgie), responsable du secteur de la première transformation des métaux. On est loin des images de Germinal!»

Haute technologie

Aujourd'hui, les employés du secteur manipulent des machines à commandes numériques dans unenvironnement de haute technologie et bénéficient d'une sécurité au travail bien plus évoluée. «L'industrie s'est métamorphosée grâce à de nombreux investissements», se félicite Denis Trottier, coprésident syndical du CSMO métallurgie.

Certes, les mises à pied se sont succédé cette année dans les fonderies. Mais de nouvelles implantations d'entreprises sont venues récemment doper la demande en main-d'oeuvre. Depuis le début de l'année, le fabricant de piles Québec Lithium a créé 200 emplois à La Corne, près d'Amos. Mais les nouveaux emplois ne sont pas réservés aux régions nordiques. L'arrivée de Nemaska Lithium, un autre producteur de piles, à Salaberry-de-Valleyfield entraînera la création de 120 emplois d'ici 2015.

Les métiers de la métallurgie demandent un minimum d'intérêt pour les sciences. C'est pour cela qu'au Saguenay, depuis six ans, le programme Rêver l'aluminium propose aux élèves de troisième secondaire de créer des pédales de vélo en aluminium. «Les élèves doivent passer à travers tout le projet, explique Mme Charbonneau. Cela a déjà donné envie à certains de s'inscrire à des programmes en métallurgie.» Et depuis l'an passé, cette initiative a été proposée à des élèves de Sept-Îles.

Cette année encore, la Semaine de la métallurgie sera déployée à travers le Québec pour faire connaître ses métiers. Mais à l'inverse des années précédentes, chaque région proposera sa propre semaine de promotion, calée entre le mois de novembre et la fin du mois de mars 2014. Ce sera peut-être l'occasion d'attirer des candidates vers un secteur faiblement féminisé.

L'industrie en chiffres

10 %

Le pourcentage de femmes dans l'industrie de la première transformation des métaux.

21 300

Le nombre de personnes en emploi dans le secteur de la première transformation des métaux

27 %

La part du Saguenay-Lac-Saint-Jean dans le total des emplois de la première transformation des métaux.

97 %

Le pourcentage d'emplois à temps plein dans la première transformation des métaux.

48 %

Le pourcentage d'employés âgés de moins de 45 ans dans la première transformation des métaux.

93 700

Le nombre de personnes en emploi dans l'industrie de la fabrication métallique industrielle.

40 %

Le pourcentage d'entreprises de fabrication métallique industrielle qui ont éprouvé des difficultés à recruter de la main-d'oeuvre spécialisée au cours des deux dernières années.

Sources: CSMO métallurgie, CSMOFMI, Emploi-Québec