L'emploi dans le transport de marchandises est étroitement lié à la vigueur de l'économie. Au cours de la dernière année, la situation s'est détériorée, même si certains secteurs se maintiennent et d'autres reprennent de la vigueur.

«On sent un mouvement dans le transport forestier: il y a de plus en plus de demandes», remarque Mario Sabourin, directeur général du Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'industrie du transport routier au Québec (Camo-route).

Par contre, il remarque que l'industrie souffre du fait que le développement économique annoncé dans le Nord québécois n'a pas encore lieu.

«L'an dernier, on sentait que les entreprises se préparaient pour ces grands projets, mais en ce moment, on n'en entend plus parler. Ça affecte la demande de main-d'oeuvre. Les chauffeurs sont les premiers touchés, mais les répercussions touchent aussi les autres travailleurs. Par exemple, les mécaniciens diesel se faisaient beaucoup approcher l'an dernier pour travailler dans le secteur des mines. Cela créait une demande dans le transport routier de marchandises, mais la situation s'est stabilisée.»

Les perspectives d'emploi sont toutefois favorables pour les mécaniciens d'équipement lourd ces prochaines années, d'après Emploi-Québec.

Fluctuations

Si le transport dans le secteur de l'alimentation se maintient, celui dans le domaine des travaux routiers fluctue beaucoup selon les travaux entrepris.

«Dans les régions où les travaux sont importants, les chauffeurs de camion porteur (classe 3) ont beaucoup d'ouvrage, mais dans d'autres, ils en ont moins», précise M. Sabourin.

D'après Emploi-Québec, la demande de conducteurs de camions demeure élevée dans la province. Les besoins sont importants et constants dans l'industrie de la construction pour effectuer les longs trajets au Canada et aux États-Unis. Emploi-Québec indique aussi que le taux de roulement est élevé chez les conducteurs de camions.

Toutefois, les jeunes de moins de 25 ans qui souhaitent travailler comme chauffeur de véhicule lourd ont souvent de la difficulté à se faire embaucher pour des questions d'assurances.

«Nous tentons de sensibiliser les compagnies d'assurances pour qu'elles regardent tout le dossier du jeune plutôt que seulement son âge, affirme Mario Sabourin. Certaines le font, mais pas toutes! C'est certain que les jeunes qui ont fait le DEP transport par camion s'en sortent mieux aussi parce qu'ils ont 615 heures de théorie et de pratique.»

L'industrie en chiffres

62 521

Travailleurs dans le secteur du transport routier de marchandises.

72 %

Proportion des emplois de conduite. Le reste est composé de directeurs, de superviseurs, de courtiers, de répartiteurs, de mécaniciens, de personnel administratif, etc.

40

La moyenne d'âge de la main-d'oeuvre est d'environ 40 ans.

5 %

Les femmes représentent moins de 5 % de la main-d'oeuvre en conduite et en mécanique, mais près de 40 % en logistique et 57 % en administration.

2349

Nombre d'emplois perdus entre 2005 et 2009.

90 %

Employés qui travaillent à l'année et à temps plein.

10 %

Dans 10 % des entreprises, les conducteurs, les répartiteurs et les mécaniciens sont syndiqués.

21 %

Les emplois sont concentrés en Montérégie (21 %), à Montréal (15 %), en Chaudière-Appalaches (7 %) et dans la Capitale-Nationale (7%).

Source: Diagnostic de la main-d'oeuvre dans le secteur du transport routier de marchandises au Québec, janvier 2012, Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'industrie du transport routier au Québec (Camo-route)