Derrière les mots abolition de postes, coupures, rationalisation se cachent des humains qui vivent un véritable coup de massue en apprenant la suppression de leur emploi. Comment peut-on se relever d'un choc? Des spécialistes donnent quelques pistes de solution.

Il est 15 heures, jeudi. Rachel* est convoquée dans le bureau de son supérieur, qui lui annonce que son poste est supprimé en raison des compressions budgétaires. Elle doit vite ramasser ses effets personnels et quitter l'entreprise.

«Perdre un emploi est un événement très stressant. Il faut encaisser le choc, ce qui peut prendre d'une à deux semaines. Cela ne sert à rien de se précipiter pour se chercher un autre emploi», précise Isabelle Michaud, conseillère d'orientation et psychothérapeute.

Même opinion du côté de Carolina Castro, coach chez Vezina Nadeau Labre. «Les gens sont déracinés et ils veulent trop vite se replanter un peu n'importe où.»

Exprimer ses émotions

Tous les spécialistes recommandent d'exprimer ses émotions et de vivre sa colère, sa tristesse et son insécurité. «On a le droit d'être déçu ou inquiet. Certains viennent de s'acheter une maison, ils n'ont pas le choix de travailler», indique Manon Daigneault, consultante et formatrice au Réseau DOF.

Éviter de rester isolé

«On peut ressentir une certaine honte à la suite d'une perte d'emploi. Il ne faut pas rester isolé. C'est le temps aussi d'utiliser son réseau de contacts et de laisser savoir qu'on est disponible», relate Mme Michaud.

Une fois remis de nos émotions, on participe à des activités de réseautage ou des 5 à 7 qui permettent de tisser de précieux contacts.

La bonne attitude

Durant cette période, l'attitude est déterminante. «Les gens cherchent des coupables à blâmer. Il faut éviter de trouver des raisons de la mise à pied, car de toute façon, on ne peut rien y changer. Peu importe les raisons, il faut privilégier une attitude responsable axée vers le futur qui permettra de passer à l'action», observe Manon Daigneault.

Estime de soi

En perdant son boulot, l'estime de soi se retrouve fortement ébranlée. «L'estime de soi, ajoute-t-elle, c'est la valeur que l'on se reconnaît à soi-même.»

«Les gens pensent qu'ils ne sont pas de bons employés et que c'est de leur faute s'ils ont perdu leur emploi. La réalité est toute autre. On n'a aucun contrôle sur le contexte économique actuel», note Carolina Castro.

C'est pourquoi elle recommande d'entreprendre une réflexion sur soi. On se pose les questions essentielles. «Qu'est-ce que j'ai à offrir? Quelles sont mes valeurs? Qu'est-ce qui me fait vibrer?»

Par la suite, il est plus facile de savoir dans quel type d'emploi ou dans quelle entreprise, on aimerait travailler. Certains en profiteront pour réaliser un retour aux études.

Cette épreuve peut devenir une occasion pour réaliser un rêve ou un projet. «Utilisez vos forces. Vous êtes reconnu pour votre sens de l'organisation? Servez-vous-en dans votre recherche d'emploi et passez à l'action», conclut Carolina Castro.

*Nom fictif

Avant de chercher un nouvel emploi, Manon Daigneault, du Réseau DOF, propose de réfléchir à ces cinq points liés à l'estime de soi et au travail.

> POUVOIR D'INFLUENCE

Quelle est la sphère d'activité dans laquelle j'ai un pouvoir d'influence?

> ACCOMPLISSEMENT

Dans quel domaine ai-je l'impression de m'accomplir?

> VALORISATION

Ai-je une bonne rétroaction ou du feed-back de la part de mon patron ou de clients qui me permettent de me valoriser?

> L'INTÉGRITÉ

Ce travail a-t-il un lien avec mes valeurs?

> LE PLAISIR

Ai-je du plaisir à pratiquer ce métier?