Après 16 ans de croissance, 2013 sera une année de transition pour la construction. L'industrie se porte toujours bien, mais les économistes prévoient une baisse de régime pour les prochaines années.

L'année 2012 a marqué un record d'activité dans la construction, qui a enregistré un total de 165 millions d'heures travaillées. «Une baisse de 2 à 3% devrait par contre être observée cette année», estime Louis Delagrave, économiste à la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Le secteur du génie civil et de la voirie - qui englobe les routes et les infrastructures - écopera. «Quelques grands chantiers sont terminés et les investissements gouvernementaux, notamment au Plan québécois des infrastructures, seront réduits», explique Jean-Philippe Cliche, économiste à l'Association de la construction du Québec (ACQ).

Le secteur industriel, alimenté principalement par les mines du Nord du Québec, sera pour sa part touché par les incertitudes dans le domaine minier, ajoute Louis Delagrave. Malgré tout, des investissements de 3,2 milliards y sont attendus en 2013.

Sans surprise, le secteur résidentiel perdra lui aussi des plumes. «La diminution du nombre de ventes de maisons neuves nous fait croire que le boom immobilier tire à sa fin», précise M. Delagrave. Selon lui, ce ralentissement pourrait se poursuivre jusqu'en 2017.

La construction institutionnelle et commerciale réussira de son côté à tirer son épingle du jeu, principalement en raison des projets dans le domaine de la santé et du commerce de détail.

La construction continue à avoir besoin de sang neuf. De 10 000 à 15 000 nouveaux travailleurs sont requis chaque année. Les calorifugeurs, les monteurs d'acier, les ferblantiers et les chaudronniers seront particulièrement recherchés. L'industrie aura aussi besoin de professionnels pour des postes en administration, en gestion de projets, en économie et en relations industrielles.

La construction au Québec, c'est:

> 26 métiers et une trentaine d'occupations

> 51 milliards de dollars d'investissements en 2012

> 163 313 salariés en 2012

> 2067 femmes en 2011, soit 1,3% de la main d'oeuvre

> une moyenne d'âge de 39 ans

> 41 072 charpentiers-menuisiers actifs en 2010. C'est le métier qui compte le plus grand nombre de travailleurs.