Le volume de la production cinématographique et télévisuelle a atteint 5,89 milliards au pays en 2011-2012, un sommet des 10 dernières années, selon l'Association canadienne de la production médiatique. Or, le nombre d'emplois reste stable et a même diminué au Québec.

Les acteurs de l'industrie font plus avec moins. «Il y a plus de tournages, mais le temps alloué à ceux-ci est moindre, et les équipes sont plus petites», déplore Bernard Arseneau, président de l'Association québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS).

Même son de cloche du côté de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec. «Le contexte économique chez les diffuseurs fait en sorte qu'il y a une pression continue pour maintenir les budgets le plus bas possible, souligne Claire Samson, présidente-directrice générale. Les conditions de travail sont difficiles, et les contraintes sont nombreuses.»

Nouvelles technologies

Les nouvelles technologies contribuent à la création de postes qui n'existaient pas auparavant. Que l'on pense au cinéma 3D ou à la webtélé. Par contre, l'argent reste le nerf de la guerre. «Avec les nouvelles technologies et les différentes plateformes de distribution, les diffuseurs veulent de plus en plus de droits sans y accorder une valeur monétaire significative, note Claire Samson. Les ayants droit et les artisans, eux, veulent une augmentation, alors que les budgets n'augmentent pas. C'est de plus en plus complexe pour les producteurs.»

Précarité

Par ailleurs, de nombreux travailleurs du son et de l'image ont un statut précaire. La réforme de l'assurance-emploi est donc une source d'inquiétude pour eux. «C'est ce qui permet de survivre entre deux contrats, surtout pour les jeunes qui entrent dans la profession, indique Bernard Arseneau. En étant obligés de prendre un autre emploi, ils ne seront plus disponibles pour accepter des contrats. Or, le plus important dans ce domaine, c'est la disponibilité.»