Chaque matin de la semaine, Joannie Lafontaine, enseignante à l'école Terry-Fox, amorce sa journée une heure avant que la cloche sonne et ferme ses livres deux heures après la fin des classes.

Titulaire d'un baccalauréat en enseignement du français langue seconde, la jeune femme de 26 ans enseigne depuis deux ans aux élèves anglophones de cette petite école bilingue de quartier, située à Saint-Hubert. Elle enseigne plusieurs matières, en français, aux groupes de troisième et de quatrième année composés d'une vingtaine d'élèves chacun.

«Le contact avec les enfants au primaire n'est pas le même qu'avec les jeunes au secondaire, mon attachement est plus grand, ma relation avec les élèves se développe davantage», explique Joannie.

Précarité d'emploi

Elle a obtenu son premier contrat d'enseignement au secondaire, mais elle savait déjà qu'elle voulait se consacrer à l'enseignement au primaire. L'année suivante, avant d'être embauchée à l'école Terry-Fox, elle a dû partager son temps entre deux écoles primaires.

«J'enseignais une journée par semaine à Boucherville et deux journées et demie à Saint-Lambert. Cette année-là, je voyais 10 groupes et il y a certains groupes que ne je voyais qu'une demi-heure par semaine», raconte-t-elle.

En plus des heures supplémentaires nécessaires à la correction des travaux, à l'organisation des cours et à la préparation des bulletins, la précarité d'emploi au cours des premières années de métier est inévitable pour tout nouvel enseignant.

«Il faut avoir la vocation pour choisir cette profession, soutient Joannie. Je suis toutefois presque assurée d'avoir un emploi l'an prochain, puisque le besoin d'enseignants est grand. Ne pas avoir encore de permanence ne m'inquiète pas du tout», affirme-t-elle, optimiste.

Ressources

Si la précarité ne l'effraie guère, Joannie se préoccupe surtout des élèves qui peuvent avoir certains troubles de comportement ou d'apprentissage.

«Il peut être parfois très difficile, pour un enseignant, de travailler dans un contexte où il y a un manque criant de ressources pour venir en aide aux élèves en difficulté», déplore-t-elle.

Peu nombreux, les enseignants de l'école Terry-Fox sont par ailleurs solidaires et s'entraident au besoin, souligne Joannie, dont la passion de l'enseignement est stimulée à chacun des pas franchis par ses jeunes élèves.

À SAVOIR

Enseignant au primaire

SALAIRE ANNUEL MOYEN (2008-2009): 57 878$*

ENSEIGNANTS PERMANENTS (2009-2010): 27 141

PERSPECTIVES D'EMPLOI (2012-2016): Favorables

TAUX DE CHÔMAGE (2011): Faible

* Salaire annuel moyen du personnel enseignant, toutes catégories, des commissions scolaires québécoises

Sources: MELS et Emploi Québec