Plusieurs clients se présentent à l'Hôpital vétérinaire Rive-Sud, à Brossard, parce que leur vétérinaire soupçonne une tumeur cancéreuse chez leur animal.

«Je rencontre ces clients et, en cas de besoin, je fais des tests plus poussés pour arriver à un diagnostic. Ensuite, je discute avec le client du pronostic et des options de traitement», explique M. de Lorimier.

Dans sa spécialité, il aime le défi de poser des diagnostics. «Une grande partie de mon travail consiste à investiguer. Ensuite, je dois proposer des solutions pour améliorer la qualité de vie des patients et prolonger leur durée de vie. Mais on ne traite pas l'animal à tout prix; cela dépend de son état et du type de cancer», affirme Louis-Philippe de Lorimier.

Il doit expliquer à ses clients plusieurs options souvent méconnues. «Certains traitements disponibles pour les animaux ne le sont pas encore pour les humaines, précise-t-il. Par exemple, nous avons un vaccin pour traiter le mélanome chez le chien. Il stimule le système immunitaire.»

Par contre, il doit composer avec le fait que certains traitements sont coûteux. «Ce n'est pas accessible à tous. C'est frustrant et triste.»

Il doit aussi faire face à la mort. «Je tente de combattre le cancer, mais parfois, la tumeur gagne. Certains types de cancer réagissent peu aux traitements disponibles. Le cancer se termine aussi souvent en euthanasie. Je vois les patients, souvent intensément, sur une courte période de temps, donc je m'attache à eux. Je vois aussi des histoires très tristes, très intenses, comme des gens âgés et malades qui sont très attachés à leur animal. Émotivement, c'est difficile, mais ça fait partie de mon travail.»

Normalement, il travaille quatre ou cinq jours par semaine. En cas d'urgence, on peut l'appeler le soir, la nuit ou la fin de semaine.

Les médecins vétérinaires spécialisés en oncologie se comptent sur les doigts d'une main au Québec. Il faut donc beaucoup de formation continue pour les médecins vétérinaires généralistes. «Je donne des conférences, j'écris des articles. Je dois faire connaître ma spécialité, les nouveautés, et aider les généralistes à reconnaître les signes de tumeur.»

Après avoir fait sa médecine vétérinaire à l'Université de Montréal, Louis-Philippe de Lorimier a pratiqué quatre ans avec les petits animaux. Ensuite, il a fait une résidence de trois ans à l'Université de l'Illinois pour se spécialiser en oncologie. Il est resté là-bas pendant quelques années pour enseigner. Il y a cinq ans, il est revenu au Québec et il a tout de suite trouvé un emploi à l'Hôpital vétérinaire Rive-Sud.