Philippe De Grandpré, 29 ans, est pharmacien communautaire depuis six ans. Il a choisi cette profession à la suite de ses études au cégep.

«La pharmacie me semblait être une bonne option, puisque j'aimais beaucoup la chimie et la biologie. Aussi, je travaillais à ce moment en épicerie et j'aimais travailler auprès du public», explique-t-il.

M. De Grandpré s'est donc inscrit au programme de baccalauréat en pharmacie de l'Université de Montréal, qui lui permettait de concilier ses deux centres d'intérêt - les sciences et les relations avec la clientèle.

«Je suis aussi titulaire d'un DESS en gestion des affaires, d'un diplôme de deuxième cycle en gestion de la douleur et je suis présentement en cours de formation de deuxième cycle en soins palliatifs et de fin de vie», énumère-t-il.

M. De Grandpré a choisi la pratique privée, dans une pharmacie située à Berthierville, plutôt que dans un établissement de santé.

«Ça me permet d'établir une relation à long terme avec les patients, un peu comme un médecin de famille, dit-il. Je peux les aider à progresser dans leur thérapie, c'est très enrichissant.»

Douleur chronique

Sensible aux besoins de patients aux prises avec des douleurs chroniques, M. De Grandpré a créé un programme de prise en charge de la douleur en pharmacie. Il est d'ailleurs récipiendaire du prix Innovation 2012 de l'Ordre des pharmaciens du Québec pour cette initiative.

«La douleur chronique est souvent prise à la légère, estime-t-il. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de patients un peu désespérés, sans traitement, sans écoute. C'est ce qui m'a inspiré à créer ce programme. Je voyais qu'il y avait un rôle à jouer pour le pharmacien dans le traitement de la douleur chronique».

Selon l'Ordre des pharmaciens du Québec, la population requiert de plus en plus la compétence du pharmacien communautaire. Une de ses études révèle que les patients consultent un pharmacien en moyenne neuf fois par année.

«Des patients nous consultent pour des douleurs non soulagées. Aussi, on identifie des patients qui ont besoin de suivis plus importants. Sinon, des médecins m'adressent directement des patients. Je les rencontre en privé pour évaluer leur thérapie, déterminer leurs objectifs et les stratégies à adopter pour le traitement de la douleur», explique-t-il.

Grâce aux ordonnances collectives, le pharmacien communautaire peut proposer une thérapie pour contrer les effets secondaires de certains médicaments. Selon les études, les effets secondaires sont la cause d'un grand nombre d'hospitalisations - de 10 à 20% d'entre elles.

Selon M. De Grandpré, le rôle du pharmacien communautaire est donc fort utile auprès des patients dans le cadre d'une collaboration avec les médecins et infirmières, selon la complexité des thérapies pharmacologiques.

Pharmacien communautaire

MILIEU DE TRAVAIL: pharmacie de pratique privée

PERSONNES EN EMPLOI: 3869 salariés (au 31 mars 2012)

FORMATION: doctorat en pharmacie (Pharm. D.)

SALAIRE: taux horaire moyen de 51$ l'heure

Sources: Ordre des pharmaciens du Québec et Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec