Quelles sont les pires erreurs à éviter au cours d'une entrevue pour l'obtention d'un poste? Deux spécialistes en ressources humaines ont préparé une liste de recommandations à mettre en pratique à ce rendez-vous crucial.

L'improvisation

L'erreur la plus courante, c'est de trop parler et d'improviser sur un autre sujet. «Il est préférable de prendre une pause et de demander à son interlocuteur si on a répondu à sa question», recommande la conseillère en ressources humaines Linda Duchesne, de la firme Duchesne coaching de transition.

Certains recruteurs posent des questions parfois déstabilisantes, du genre : «Parlez-moi d'une situation où l'on a déjà critiqué votre travail.» «Je suggère d'être bref et concis. Ne racontez pas une histoire sans fin, teintée d'amertume, de déception et de colère. Cela laisse une perception négative», explique Carolina Castro, coach professionnelle au cabinet Vézina, Nadeau, Labre.

Toutefois, certains candidats font l'erreur inverse. Ils se préparent tellement qu'ils finissent par réciter un texte. «Cela sonne faux et le gestionnaire a l'impression d'entendre une cassette», déplore Mme Castro.

Arrogance et condescendance

Pendant la rencontre, le recruteur semble oublier les points forts de votre candidature. Cela ne vaut pas la peine de le souligner. «Avez-vous vu mon CV?» est la question à bannir. L'aspirant au poste paraîtra arrogant et perdra ainsi de précieux points. «De son côté, le gestionnaire a peut-être lu le CV il y a deux semaines et parcouru durant 20 secondes avant la rencontre», dit Linda Duchesne, qui a occupé le poste de recruteuse durant une dizaine d'années.

«Faites plutôt valoir vos réalisations en tenant compte des priorités et besoins de l'employeur», ajoute-t-elle.

Trop rapide à la détente

Plusieurs candidats répondent trop rapidement à certaines questions. La spontanéité peut jouer des tours. «Quelle est votre pire erreur en carrière?», demande-t-on. La coach Linda Duchesne suggère de prendre son temps. «On peut demander de réfléchir pendant une période de 20 secondes. Ainsi, on a l'air calme et en possession de ses moyens.»

D'autre part, la vérité n'est pas toujours bonne à dire. «Une entrevue, ce n'est pas un confessionnal. J'ai une cliente à qui on a demandé de préciser ses réalisations des trois derniers mois», raconte Carolina Castro.

Le hic, c'est qu'elle n'avait pas de projet particulier à mettre en valeur. «Elle avait une bonne raison. Son service stagnait en raison de l'absence de patron. Elle a tiré son épingle du jeu en indiquant qu'elle avait continué à faire preuve d'engagement malgré l'absence d'un capitaine à bord.»

Le stress... mal géré

Mme Castro a déjà rencontré un homme nerveux qui suait à grosses gouttes dans son complet. «En entrevue, la nervosité fait en sorte que la chaleur de notre corps monte d'un cran. Portez des vêtements qui ne trahiront pas votre état.»

«Faites preuve de transparence. Avouez votre nervosité et le stress diminuera», conseille-t-elle.

La phrase qui tue

Lors d'une entrevue, l'important, c'est d'établir une relation chaleureuse avec son interlocuteur. «On choisit la personne avec qui on a envie de travailler», dit la coach Linda Duchesne.

Quelles sont les phrases à proscrire lors de cet entretien crucial? «Oubliez ce que je viens de dire; ce n'est pas ce que je voulais dire.» Carolina Castro l'a maintes fois entendue. «Cela démontre notre nervosité, un stress mal géré et, à la limite, un manque de jugement.»

«La pire chose à faire en entrevue, selon moi, c'est de dénigrer son ancien employeur ou ses collègues», note Mme Duchesne.

Quant aux exigences salariales, le candidat doit éviter d'aborder le sujet en premier. «On laisse cela entre les mains de l'employeur. Évitez la phrase: c'est ça ou rien», disent les deux spécialistes.