Nadia Bérubé est procureure aux poursuites criminelles et pénales, ce qu'on appelle communément procureure de la Couronne. Son rôle est de décider des accusations à porter contre des individus en analysant les éléments de preuve récoltés dans les enquêtes policières.

«Je fais partie d'une équipe spécialisée dans les dossiers liés aux gangs de rue. Les enquêtes portent souvent sur des cas de violence et de stupéfiants», précise Me Bérubé, jointe à son bureau du palais de justice de Montréal.

Un matin ou deux par semaine, elle est de garde pour s'occuper de détenus arrêtés la veille ou pendant la nuit.

«J'attends que le policier finisse de rédiger son rapport, puis il me le soumet et je décide s'il y a des accusations à porter», explique-t-elle.

Le reste du travail de la procureure se déroule principalement à la cour que ce soit pour des enquêtes préliminaires, des procès, des comparutions, ou des enquêtes sur mise en liberté.

Son travail n'est jamais monotone. C'est ce qu'elle aime, en plus de sa grande indépendance.

«Je n'ai pas de clients. Je travaille de concert avec les policiers, mais ils n'ont pas de pouvoir sur moi. C'est la même chose avec les victimes. Je présente une preuve admissible et légale au juge pour obtenir une déclaration de culpabilité, mais je ne représente pas les victimes.»

Son défi quotidien se trouve dans le manque de ressources.

«On a un grand volume de dossiers et on manque de temps. Nous avons aussi des contraintes budgétaires. Les policiers également. Nous essayons de faire du mieux possible, mais on n'obtient pas toujours les résultats voulus.»

Elle donne l'exemple, d'une victime d'agression sexuelle.

«C'est possible qu'elle se soit présentée plusieurs fois en cour, que nous soyons prêts à lancer de processus, mais qu'il y ait un trop grand nombre de dossiers à la cour ce jour-là. Nous devrons alors lui expliquer qu'elle devra revenir dans six ou neuf mois. Ce sont des choses devant lesquelles nous sommes impuissants.»

Pendant ses études en droit à l'Université de Sherbrooke, Nadia Bérubé a fait un stage en droit civil dans un grand cabinet. Elle n'a pas aimé son expérience. Cela a confirmé son désir de se diriger vers le droit criminel. Elle a fait son Barreau en 1999 et un stage à la Couronne de Québec. Elle a travaillé cinq ans pour la Couronne fédérale à Montréal et depuis sept ans, elle est au provincial.

En pratique privée

Salarié: 80 519$

Travailleur autonome: 119 499$

Salarié et autonome: 97 718$

Autres (contentieux, organismes publics, parapublics, etc.)

Salarié: 89 153$

Travailleur autonome: 67 368$

Salarié et autonome: 111 932$

Tous

Salarié: 86 867$

Travailleur autonome: 117 605$

Salarié et autonome: 101 660$

Source: Enquête socio-économique auprès des membres du Barreau 2008