Cet été, 277 étudiants de l'Inde, de la Chine, du Mexique et du Brésil ont fait un stage dans un projet de recherche d'une université canadienne. Leur périple a été rendu possible grâce au programme Globalink, de Mitacs, une organisation nationale de recherche à but non lucratif. Vingt-cinq d'entre eux étaient à Montréal. La Presse en a rencontré deux.

David Quiroz Marin étudie à l'Université de Guanajuato, au Mexique. Nayantara Duttachoudhury est étudiante à l'Institut de technologie Vellore, en Inde. Tous deux préparent un baccalauréat en informatique. Tous deux étaient également en stage cet été à Polytechnique et tous deux souhaitent maintenant poursuivre leurs études à Montréal.

David était déjà venu dans la métropole l'année dernière pendant l'hiver grâce à un programme d'échange. Cette fois-ci, il a vu la ville sous son aspect estival.

«Je suis maintenant certain de vouloir faire ma maîtrise ici et m'installer ici par la suite. J'adore Montréal», affirme-t-il. Il a même appris le français.

Nayantara ne connaissait rien du Canada avant de postuler pour Globalink. Lorsqu'elle a vu l'an dernier un étudiant de son université participer au programme, elle a eu envie de tenter l'expérience.

«C'est très excitant de découvrir un nouveau pays, de rencontrer de nouvelles personnes. En plus, j'ai réalisé que le Canada offre de très bonnes possibilités en la recherche. J'ai un peu peur de l'hiver canadien, mais j'aimerais revenir», affirme l'étudiante.

Le projet de recherche

Nayantara et David ont travaillé pendant 12 semaines cet été avec Bram Adams, professeur à Polytechnique et directeur du laboratoire MCIS sur la maintenance, la construction et l'intelligence des logiciels.

Les deux stagiaires ont contribué à développer un outil pour illustrer l'évolution d'un logiciel version après version.

«Ce genre d'outil est utile pour les développeurs et les gestionnaires», explique Bram Adams.

«Normalement, les développeurs doivent lire l'historique du code pour comprendre l'évolution du logiciel, indique David Quiroz Marin. Notre outil leur facilitera la tâche en leur permettant de voir l'évolution en images.»

«Les stagiaires de Globalink sont des gens très intelligents, donc c'est très bon de les avoir pour mon projet, affirme M. Adams. En plus, je suis toujours à la recherche d'étudiants pour la maîtrise, donc c'est intéressant de pouvoir faire la connaissance de ces étudiants du baccalauréat.»

«Avant d'envoyer un stagiaire dans un projet de recherche, nous analysons son profil. On souhaite que les stagiaires fassent avancer le projet de recherche et non qu'ils fassent perdre du temps au professeur», précise Éric Bosco, vice-président, développement des affaires, chez Mitacs.

Développer des liens

Les anciens stagiaires de Globalink ont accès à un autre programme de Mitacs pour les inciter à venir au Canada pour leur maîtrise. L'an dernier, 35% des stagiaires venus au Canada avaient déposé une demande d'admission dans une université canadienne.

«Notre objectif, c'est qu'environ le tiers des participants revienne pour la maîtrise, qu'un autre tiers retourne dans son pays et que le dernier tiers s'installe ailleurs. Dans tous les cas, on gagne parce qu'aujourd'hui, la planète est petite. On ne peut pas seulement penser en fonction de son territoire», affirme M. Bosco.

Les critères de sélection sont sévères pour participer à Globalink.

«Nous allons chercher la crème de la crème, précise Éric Bosco. Plus tard, ces gens feront bouger les choses. Tant mieux s'ils le font au Canada, mais s'ils le font ailleurs, il pourra y avoir des collaborations. On se doit d'avoir un réseau mondial.»

Les participants de Globalink créent aussi des liens entre eux lors des activités organisées, tels des ateliers, des visites d'universités et d'entreprises.

«Les autres stagiaires sont mes amis maintenant, affirme David. Ils viennent du Mexique comme moi, mais aussi, de l'Inde, du Brésil et de la Chine..»

Le programme Globalink a démarré il y a quelques années à Vancouver, mais Montréal fait partie des destinations proposées aux stagiaires pour la deuxième année.

«On a commencé avec peu d'étudiants l'an dernier et comme cela a très bien fonctionné, les universités de Montréal ont accueilli plusieurs stagiaires cette année, affirme M. Bosco. L'an prochain, nous aimerions rajouter d'autres universités québécoises comme l'Université Laval et l'Université de Sherbrooke.»

Globalink élargit aussi le nombre de pays où il recrute des stagiaires.

«Nous pensons à la France pour l'an prochain et nous voudrions envoyer des Canadiens à l'étranger, affirme Éric Bosco. Les entreprises d'ici ont des activités à l'international, donc elles veulent embaucher des gens qui connaissent différentes cultures.»