Que diriez-vous si on vous proposait de participer à un concours, d'utiliser une vidéo pour vous présenter et de demander à des amis de voter pour vous afin de vous faire gagner un emploi? C'est ce qu'a fait le détaillant de loisirs créatifs Michaels en proposant cet été un concours pour trouver l'Ambassadeur créatif Michaels. Sortir des sentiers battus et laisser de côté le traditionnel curriculum vitae n'est pas nouveau. La Maison Simons et Vacances Transat l'ont déjà fait. Mais ce procédé est encore rare.

Les magasins Michaels, dont le siège social est au Texas, ne sont pas encore présents au Québec. L'entreprise prévoit ouvrir sept magasins Michaels au Québec cet automne et a lancé un appel pour trouver des candidats qui s'intéressent aux loisirs créatifs.

Ils ont été invités à produire une vidéo dévoilant les étapes de réalisation de leur projet créatif. Puis, le public a voté pour son candidat favori et un jury (composé de l'animatrice Ginette Lorrain, de la blogueuse Kim Vallée, de la propriétaire d'une pâtisserie Isabelle Quinn et des représentants des magasins Michaels) a tranché et convié les finalistes à un ultime défi.

Guy Boisvert, le directeur régional pour l'est du Canada chez Michaels, explique que «l'organisation d'un tel concours a permis à Michaels d'interpeller rapidement les amateurs de loisirs créatifs afin de déterminer le ou la meilleure candidate par le biais d'une combinaison d'un vote du public et d'un processus d'entrevue».

Des contrats de rêve

Chez Simons, on offrait à la gagnante, Sophie Boissinot-Tremblay, un contrat comme blogueuse. Elle a partagé ses découvertes avec la blogosphère en 2010-2011. Âgée de 19 ans à l'époque, elle parle encore de l'emploi de rêve qu'elle a obtenu.

Pour décrocher ce contrat, elle a joint à sa candidature une vidéo expliquant pourquoi la mode la passionnait et l'a déposée sur le site web de l'entreprise afin de récolter le plus de votes possible. «C'était l'effort supplémentaire à mettre pour pouvoir occuper l'emploi», explique Sophie.

«Simons voulait trouver une personnalité pour représenter la marque Twik, quelqu'un qui connaissait les médias sociaux et qui était habile avec les différentes platesformes», ajoute-t-elle.

Du côté de Vacances Transat, le Vacancier Transat Pierre-Luc Cloutier a parcouru le monde pendant l'année 2011 et a alimenté les médias sociaux avec ses aventures. Lui aussi a été invité à produire une vidéo et à convaincre les gens de voter pour lui afin de gagner le contrat.

Il rappelle que l'idée était de faire du bruit. «Le mode de sélection était excitant. Le point central était le recrutement. Ce n'était pas courant pour les gens des ressources humaines, indique Pierre-Luc. Les gens suivaient mon blogue, écrivaient des commentaires. Ceux qui m'ont suivi l'ont fait avec beaucoup d'intérêt. Ils étaient très engagés.»

Démontrer ses compétences

La consultante en réadaptation et transition professionnelle Nathalie Lord, qui a été recruteuse pendant 15 ans, n'hésiterait pas à employer de tels procédés de recrutement. «Il y a beaucoup d'aspects qu'on peut mesurer à travers un tel exercice», croit-elle. Par exemple, le fait d'utiliser une vidéo pour se présenter, de soigner sa communication verbale, d'avoir un langage de qualité en révèlent beaucoup sur le candidat.

Elle rappelle que les entreprises le font avec un objectif plus large que celui du simple recrutement. Le bouche à oreille et la portée des médias sociaux leur permettent de profiter de tels concours pour faire parler d'elles.

Il ne faut cependant pas oublier que ces concours ne font pas que couronner un gagnant. Après s'être investi dans le processus de recrutement et une fois le prix mérité, l'heureux gagnant devra se mettre au boulot! Le gagnant de Michaels sera annoncé le 22 août.