Martine Carrier habite à Val-d'Or et elle parcourt 90 kilomètres chaque matin pour se rendre dans la communauté anicinape de Kitcisakik, dans le nord de la réserve faunique La Vérendrye.

«Comme c'est une petite communauté, j'ai la chance de faire à la fois des soins à domicile, le suivi des femmes enceintes et des enfants de 0 à 4 ans», explique Martine Carrier.

À Kitcisakik, il n'y a ni électricité ni eau courante dans les maisons.

«Lorsque je fais des visites à domicile, je donne des soins, mais je vérifie aussi si la personne est capable de faire son ménage, de rentrer son bois. Sinon, je lui envoie quelqu'un dans l'équipe d'aide à domicile», dit Martine Carrier.

Elle aime particulièrement le travail d'équipe qui se fait à Kitcisakik.

«Je travaille avec d'autres infirmières, des éducateurs, des psychoéducateurs, des travailleurs sociaux, des aidants naturels, des gens de la communauté. On a l'approche d'un esprit sain dans un corps sain», affirme Mme Carrier.

L'infirmière organise toutes sortes d'activités.

«Les mardis après-midi, les gens peuvent venir chercher de l'information sur les infections transmises sexuellement (ITS), et je fais du dépistage. Je fais aussi beaucoup de jase-bouffe sur différents sujets et, chaque semaine, il y a la marche santé. On fait des exercices, puis on prend une collation santé et on discute d'une thématique», raconte Mme Carrier.

Elle aime le fait que son employeur, le Conseil de bande, soit toujours ouvert aux projets.

«C'est très facilitant. Il m'envoie aussi faire différentes formations, comme celle que j'ai suivie à Montréal pendant un mois pour développer une approche plus clinicienne. Je deviens les yeux du médecin sur le terrain», affirme Mme Carrier, qui poursuit ses études pour obtenir son baccalauréat.

Elle trouve parfois difficile d'être confrontée au manque de connaissances des gens par rapport à la communauté.

«Si j'envoie une personne se faire soigner en ville, elle se fait souvent juger. Plusieurs ne savent pas que la communauté est si éloignée, qu'elle n'a pas d'eau courante, ni d'électricité.»

Elle travaille de 9h à 17h, 18h ou 19h.

«Je travaille souvent 50 heures par semaine, mais ça se fait bien.»

Originaire de Sherbrooke, Martine Carrier est dans la région depuis plusieurs années. Elle y a fait son DEC en soins infirmiers, puis a travaillé à l'Hôpital psychiatrique de Malartic. Peu de temps après, elle a postulé cet emploi à Kitcisakik. Elle y est depuis huit ans.

Taux horaire au 1er avril 2012, après l'équité salariale

Infirmière en dispensaire

Premier échelon: 28,42$ (54 833$ annuellement)

Dernier échelon: 39,75$ (76 692$ annuellement)

Source: Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)