Question: «Je souhaite postuler pour un emploi alors que je suis enceinte de 12 semaines. L'emploi est dans une organisation pour laquelle j'aspire grandement à travailler et ses offres d'emploi sont très rares. Selon la loi, l'employeur ne peut faire de discrimination relativement à ma candidature en raison de ma grossesse, mais dans la réalité, qu'en est-il? Et si je suis retenue pour une entrevue, comment favoriser ma candidature?» Mylène

Réponse: D'un point de vue légal, effectivement, rien n'oblige Mylène à dévoiler sa situation.

«La salariée a seulement l'obligation d'aviser son employeur trois semaines avant la date du début de son congé de maternité», affirme Florent Francoeur, président-directeur général de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Vient ensuite la question de l'éthique personnelle.

«Le fait de cacher sa situation pourrait être interprété comme un mensonge par son patron et ses collègues. Cela pourra causer un froid. La femme doit en être consciente, mais je crois que plusieurs diront qu'elles sont capables de vivre avec cela et que cela s'estompera avec le temps», explique M. Francoeur.

Pour celles qui veulent le dire, ou celles qui ne peuvent pas le cacher physiquement, la suite des choses dépendra de l'employeur.

«Même si c'est interdit, je crois que la majorité des très petites entreprises rejetteront la candidature, affirme M. Francoeur. Elles n'ont tout simplement pas les moyens d'embaucher une personne pour quelques mois avant de la voir partir pour un an. Les très petites entreprises sont beaucoup dans la survie.»

Il croit toutefois que c'est différent pour les moyennes et les grandes entreprises.

«Avec le contexte de rareté de main-d'oeuvre, l'employeur qui voit une personne avec beaucoup de potentiel pourra se dire qu'elle reviendra après son congé de maternité pour plusieurs années de loyaux services. Bien sûr, c'est à la candidate aussi de se mettre en valeur. Elle doit expliquer ce qu'elle apportera à l'entreprise. Elle doit aussi dire qu'elle souhaite y travailler pour le long terme. Ainsi, l'employeur pourra comprendre qu'il aura un retour sur l'investissement.»

Question fréquente

Q Est-ce qu'une salariée peut revenir au travail plus tard que la date qu'elle a indiquée dans l'avis qu'elle a donné à son employeur avant de partir en congé de maternité?

R La loi ne prévoit pas cette possibilité, mais l'employeur peut lui accorder le droit. Par contre, si la salariée souhaite revenir au boulot plus tôt que prévu, elle a le droit en envoyant un avis écrit à son employeur au moins trois semaines avant la date de son retour.

Source: Commission des normes du travail du Québec

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