D'aussi longtemps qu'il se souvienne, Francis Hanneman a été fasciné par l'effet «stéréoscopique», c'est-à-dire l'effet 3D qu'il est possible d'obtenir en superposant deux images pas tout à fait semblables. Enfant, il aimait beaucoup jouer avec son View-Master, cette visionneuse où on pouvait voir des images en 3D sur diapositives en tournant des roulettes en carton.

Plus tard, il profite de la collection d'appareils photo de son oncle, photographe professionnel, pour s'initier au 3D avec une caméra stéréoscopique. La stéréoscopie devient un véritable hobby pour le jeune homme qui en vient à créer aussi des vidéos en 3D, tout en complétant un baccalauréat en animation à Condordia. Sa passion l'a mené à son métier de cadreur 3D ou, comme on dit dans le jargon du métier, cadreur stéréoscopique.

«Le métier de stéréographe est né avec l'avènement de la production 3D, explique le jeune homme de 34 ans. Les producteurs sont allés chercher des spécialistes qui pouvaient les guider, permettant au directeur photo de se concentrer sur la lumière, les prises de vue, le cadrage.»

Comme le tournage en 3D nécessite deux caméras qui tournent l'une à côté de l'autre, le rôle du stéréographe est de comprendre et de capturer l'effet de parallaxe, qui permet d'obtenir l'illusion de profondeur. La parallaxe est le fait de déplacer sa tête et de voir que les objets proches bougent beaucoup alors que les objets éloignés bougent peu. Assez technique, cette notion peut sembler mathématique, mais pas pour Francis.

C'est en 2007 que Francis a travaillé sur son premier film 3D Imax. Depuis, il a oeuvré sur de grosses productions, comme Tahiti 3D: La vague ultime. Son expérience fait qu'il amalgame la plupart du temps la tâche de stéréographe et celle du cadreur, et même du directeur photo.

Comme le domaine du 3D est assez pointu, Francis porte aussi plusieurs chapeaux. Il travaille en postproduction, notamment montage en ligne, étalonnage et finition. Avec sa compagnie Synchro Studios, il réalise des projets en animation pour des documentaires.

À ceux qui sont, comme lui, fascinés par le monde du 3D, le stéréographe affirme que la meilleure école reste la pratique, facilitée aujourd'hui par les logiciels comme GoPro 3D, qui permet de faire ses propres films 3D. Car, nul doute, l'industrie aura besoin d'autres cadreurs comme Francis qui comprennent finement l'effet stéréoscopique, pour travailler sur des plateaux de production 3D.

À savoir

Cadreur

Formation: Il n'existe pas de formation spécifique pour le 3D, mais plusieurs formations mènent à la profession de cadreur 2D.

Perpectives: Acceptables (2011-2015) *

Salaire moyen annuel: 45 000$ (2005) *

Employeurs potentiels: Boîtes de production en cinéma, télévision ou publicité, télédiffuseurs. Beaucoup de cadreurs sont pigistes.

Source: Emploi-Québec

*Ces informations concernent le métier de cadreur 2D traditionnel, aucune donnée n'étant disponible pour celui de cadreur 3D.