Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Un hypnothérapeute qui était microbiologiste dans une ancienne vie? C'est le parcours peu banal de Martin Chicoine, un homme zen aux intérêts pour le moins diversifiés.

Par amour pour les sciences et la nature, Martin Chicoine a complété un baccalauréat en biologie, puis une maîtrise en microbiologie de 1993 à 1998. Il s'est ensuite consacré à la recherche scientifique, notamment en pharmaceutique et en agriculture.

Entre-temps, en 2004, il commence à suivre des cours de yoga. «L'année suivante, pour évacuer un surplus de stress au travail, j'ai entrepris une formation pour devenir professeur de yoga», explique-t-il. Jusqu'en 2006, il explore le domaine, mais n'est pas certain de vouloir en faire une carrière.

C'est alors que le père de Martin Chicoine lui prête un vieux livre sur l'hypnose. Pour ce dernier, c'est la piqûre. Il s'inscrit à l'école de formation professionnelle en hypnose du Québec et devient hypnothérapeute. Il loue un bureau et exerce en soirée seulement, tout en continuant son emploi en recherche.

Finalement, lorsqu'il y a une restructuration à son boulot, M. Chicoine décide de faire le grand saut. «J'ai démissionné en octobre 2008 pour devenir hypnotiseur à temps plein», raconte-t-il. La clinique d'hypnothérapie Archétypes est née à ce moment-là.

Sa formation de microbiologiste lui permet de répondre aux questions de santé des clients. «Si je traite les allergies d'un patient par hypnose, je pourrai lui expliquer comment le système immunitaire fonctionne, par exemple», explique M. Chicoine.

Le contact humain est d'ailleurs un des aspects que Martin Chicoine préfère de son métier. «Ça, et le fait que je peux organiser mon horaire comme je le désire!», dit-il. La seule chose qui lui pèse, c'est la solitude, qu'il n'avait pas ressentie en laboratoire. «J'ai des clients, mais je n'ai pas d'équipe autour de moi. Je travaille seul», explique Martin.

Même s'il est heureux au travail, ce dernier ne ferme pas la porte à un autre changement de carrière. «Depuis 2011, j'enseigne à l'école de formation professionnelle en hypnose. Peut-être que c'est un volet que je voudrai explorer plus en profondeur. Ou je ferai un autre virage radical, qui sait? Je viens d'une famille d'hommes à tout faire, le changement ne me fait pas peur.»